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Ma nichtana ?

7/28/5776 07.04.2016

L’année dernière, les tables étaient royales, remplies de mets succulents. L’année dernière, papa et maman étaient assis avec leurs enfants, pour manger l’Afikomane et se réjouir de cette belle soirée de seder. Mais cette année, tout a changé et malheureusement, lorsque l’enfant demandera « Ma nichtana ? », il faudra lui répondre que beaucoup de choses ont changé car la vie réserve des surprises parfois difficiles…

La question d’Avi, le 5e fils

Rivka est seule dans le supermarché bondé et des larmes coulent sur ses joues. Une femme la remarque et lui propose son aide. Elle n’en a pas besoin car son caddie est presque vide… De retour à la maison, ses filles l’attendent pour dresser la table. C’est ainsi que tous les Pessa’h, leur papa leur demandait de faire car il aimait que tout soit prêt à l’avance. Rivka a un sourire triste et laisse ses filles ranger les courses. Elle se souvient avec mélancolie du Pessa’h de l’an dernier, avant que la maladie mortelle de son mari ne soit diagnostiquée. C’était le temps du bonheur, temps si lointain aujourd’hui. L’année a passé et la maladie a emporté en quelques mois son époux bien-aimé. Elle est maintenant seule, avec ses six enfants, et doit faire face aux difficultés quotidiennes. Rivka est dans le désarroi mais elle ne veut pas le montrer. Elle doit faire semblant d’être gaie et tout faire comme si… comme si tout était comme avant. Lorsque son fils Avi lui demande : « Où passerons-nous la soirée du seder ? » Rivka est décontenancée, les larmes qu’elle retient au fil des jours commencent à effleurer ses paupières. « J’espère encore que nous serons invités ! » dit-elle en retenant ses sanglots. « Nous voulons rester à la maison ! » répond Avi. « Tu liras la Haggada, et nous penserons à papa, il sera avec nous malgré tout ! » Rivka n’ose pas lui dire qu’elle n’a pas pu acheter le nécessaire et qu’il n’y aura pas assez de matsoth et de vin. Quant aux sucreries que papa avait l’habitude de distribuer au moment du « ma nichtana », il ne faut pas y penser. Le souvenir de son mari est trop douloureux et elle s’enferme dans le silence. Toute la famille est encore en deuil et c’est le cœur lourd qu’elle va accueillir Pessa’h. Qu’est-ce qui a changé ? Rivka ne peut répondre à cette question si douloureuse.

Comme Avi et ses frères et sœurs, des milliers d’orphelins sont dans la détresse. Comme Rivka, des centaines de veuves attendent un signe du Ciel pour ne pas baisser les bras et rester forte, alors que les jours passent et que le seder approche. Personne ne leur rendra leur père. Mais nous pouvons alléger leur peine en leur offrant une fête digne de ce nom.

Les herbes amères

Haïm rentre du travail épuisé. Il est pressé de rejoindre sa femme, Sarah, afin de l’aider. Depuis quelques semaines, il entend ses collègues de bureau parler des frais liés à la fête et sait que ses besoins dépassent de loin ces sommes-là. Depuis que Sarah est malade, il doit assumer des frais colossaux, car les soins dont elle a besoin s’élèvent à 50 000 chékels et elle doit suivre trois séries de soins… Haïm est dépassé par la situation, et lorsqu’il rentre chez lui, il doit absolument rester fort. Sarah est allongée sur le canapé, les enfants tentent comme ils le peuvent d’avancer le nettoyage de Pessa’h. Mais l’atmosphère est tendue et triste. Sarah, qui était une maitresse de maison exemplaire, n’a plus les forces de préparer la fête ni d’organiser la vie du foyer. « Haïm, je me sens mal, il faut que tu m’emmènes à l’hôpital », dit-elle avec les dernières forces qui lui restent. Il appelle un taxi, mais ne sait pas comment le payer. Sarah s’appuie contre lui, dernier rempart contre le désespoir, et ensemble, ils quittent la maison. Dans la cage d’escalier, ils entendent les cris joyeux des autres enfants, ceux des voisins qui ont déjà fini tous les préparatifs. Sarah a encore la force de penser aux achats de la fête. Haïm ne sait pas quoi lui répondre, car tout l’argent dont il dispose est réservé à ses soins.

Ce Pessa’h, Haïm ne sait pas si Sarah sera encore à ses côtés, ou si, au mieux, elle sera à l’hôpital. Les enfants n’auront pas de nouveaux vêtements, et il n’est pas certain qu’ils mangeront à leur faim. Pour apaiser Haïm et Sarah durant cette terrible épreuve, pour leur prouver que la solidarité juive est capable de conjurer le destin.

Unissons nos forces afin de leur permettre de survivre. Comme eux, des centaines de familles attendent notre aide pour que la maladie et la pauvreté ne soient pas invitées à la table du seder.

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