Rabbi Chimchon, Tsadik d’une stature spirituelle immense, a légué aux générations une lettre porteuse de délivrance. Lui-même victime d’un terrible pogrom, il a transmis son savoir afin d’aider les Juifs à travers le temps à surmonter les épreuves. En lisant la lettre de Rabbi Chimchon et en donnant la Tsedaka la veille de Pessa’h, nous accédons à la protection divine, si précieuse en ces temps troublés. Une prière qui touche au cœur et transperce le Ciel.
L’histoire de Rabbi Chimchon d’Ostropoli est liée à l’un des chapitres les plus tragiques du peuple juif. Lors des pogroms sanglants qui dévastèrent les communautés juives d’Europe de l’Est au 17e siècle, il se trouvait parmi ceux qui firent face à la persécution avec une foi inébranlable. Un jour funeste, les Juifs de Polonnoye furent encerclés par des forces ukrainiennes, prêtes à les anéantir. Rassemblés dans la synagogue, les hommes, les femmes et les enfants prirent conscience de leur destin inéluctable. Dans ces moments de détresse, Rabbi Chimchon les exhorta à réciter le Chema Israël, proclamant leur fidélité à l’Éternel. Lorsque les flammes dévorèrent la maison de prière, leurs âmes s’élevèrent en une sanctification suprême du Nom divin. « Ton Nom est Un », chantèrent-ils dans leur dernier souffle, alors que leurs âmes se préparaient à rejoindre le Trône divin. Mais avant que ce drame ne se scelle, Rabbi Chimchon laissa un legs précieux : une lettre, fruit de ses connaissances mystiques, qui traverserait les générations pour devenir un rempart contre l’adversité. Son dévouement envers sa communauté était sans faille, et c’est dans les épreuves les plus terribles qu’il a laissé cette lettre en héritage, unissant les fidèles dans un espoir indéfectible.
Une prière qui traverse les siècles
Les mots de la lettre de Rabbi Chimchon ne forment pas de simples phrases : ils sont agencés selon un ordre mystique, emprunts de secrets kabbalistiques. Leur puissance transcende les mondes terrestres pour atteindre les sphères supérieures. Rédigée par Rabbi Chimchon, la « Lettre du salut » combine messages mystiques et inspiration divine. Le Tsadik recevait des révélations de la Torah qui lui permirent de composer son texte. C’est Rabbi Nathan Hanover, un élève de Rabbi Chimchon, qui récupéra cette lettre et la diffusa dans le monde juif. Il témoigna : « Un ange venait chaque jour étudier les secrets de la Thora avec notre Maître Rabbi Chimchon d’Ostropoli. » Cette lettre dévoile notamment la signification cachée des dix plaies d’Égypte. Selon la Kabbale, ces plaies ne furent pas seulement des châtiments infligés aux oppresseurs du peuple juif, mais des étapes nécessaires à la libération. Elles symbolisent des forces spirituelles agissant en faveur de la rédemption et continuent d’influencer notre monde aujourd’hui.
Chaque année, lors de la veille de Pessa’h, moment propice à la clémence divine, la lecture de cette lettre est une Segoula puissante. Elle ouvre les portes du Ciel, protège contre les dangers et assure la réussite. Rabbi Chimchon a promis que celui qui la lirait en ce soir sacré serait préservé des embûches et des décrets funestes.
Un rituel de foi et d’espérance
C’est ainsi que chaque veille de Pessa’h, alors que nous nous apprêtons à célébrer la liberté, nous nous imprégnons des enseignements de Rabbi Chimchon. Rav Morde’haï Gross, digne héritier de cette tradition, invoque les secrets contenus dans la lettre avec dévotion, suivant les traces des Grands comme Rav Haïm Kanievsky. Dans la sainteté de l’attente, les derniers instants avant le Seder sont emplis d’une spiritualité intense. La lecture de la lettre devient un moment d’union mystique entre le passé et le présent, entre l’homme et le divin. Les mots de Rabbi Chimchon continuent de résonner, tissant un lien éternel entre ceux qui les prononcent et la Providence. Et comme nous l’enseignent nos Sages, l’efficacité des prières est renforcée lorsqu’elles sont accompagnées de la Tsedaka. Ce principe repose sur l’idée que la miséricorde divine se manifeste davantage lorsque l’homme lui-même agit avec miséricorde envers autrui.
Un canal de bénédictions
La Tsedaka n’est pas seulement un acte de générosité ; elle est considérée comme un canal permettant d’attirer les bénédictions et d’adoucir les jugements célestes. Rabbi Chimchon, dans son engagement envers le peuple juif, a enseigné que chaque action entreprise sur terre trouve son écho dans les mondes supérieurs. Lorsqu’une personne donne la Tsedaka en parallèle à la lecture de la lettre, elle crée une dynamique spirituelle puissante : elle imite la bienveillance divine et mérite ainsi d’être aidée en retour. Le Talmud enseigne : « La Tsedaka délivre de la mort ». Lorsqu’un décret sévère est sur le point de s’abattre, la Tsedaka peut agir comme un bouclier et renverser la situation. La lecture de la Lettre de Rabbi Chimchon agit dans le même sens en éveillant la miséricorde divine et en annulant les décrets négatifs. En associant ces deux forces – la prière et la charité –, on renforce la capacité d’attirer la protection et les miracles.
La Tsedaka comme réparation spirituelle
Selon la Kabbale, la Tsedaka a aussi le pouvoir de réparer les failles spirituelles et de purifier l’âme. Lorsque l’on récite la lettre de Rabbi Chimchon, on invoque des secrets kabbalistiques qui touchent aux sphères célestes. En parallèle, en donnant la Tsedaka, on ancre cet acte spirituel dans le concret. L’argent donné devient un véhicule de transformation, non seulement pour celui qui le reçoit, mais aussi pour celui qui le donne. L’âme s’élève et se purifie, rendant ainsi la prière plus efficace. Le don de Tsedaka rappelle également le principe fondamental de l’unité du peuple juif. Lors de la nuit de Pessa’h, chacun se souvient de la sortie d’Égypte et de la délivrance collective du peuple. La lecture de la lettre de Rabbi Chimchon évoque la puissance des miracles et l’intervention divine. Nous les méritons lorsque notre peuple est uni, lorsque chacun prend soin de l’autre. Donner la Tsedaka en parallèle à cette lecture, c’est affirmer que nous ne sommes pas seuls, que notre prière ne concerne pas uniquement notre bien-être personnel, mais celui de toute la communauté.