Un cœur XXL - Vaad harabanim : Vaad harabanim Un cœur XXL - Vaad harabanim

Un cœur XXL

7/6/5785 06.03.2025

Bienvenue dans l’univers du VaadHarabanim, l’Association qui a tout compris : grâce à l’argent,on peut faire avancer les choses mais c’est accompagné d’un suivi et de conseils qu’on fait des miracles ! Entre réunions avec des Rabbanim, conseils aux familles en difficulté et levées de fonds dignes d’un film d’action, ces héros modernes n’ont pas de cape, mais un cœur XXL. Interview de David Choukroun, directeur du VaadHarabanim français, qui nous révèle tout de ses missions secrètes.

Question : Le VaadHarabanim est une référence en matière de Tsedaka. On connaît vos actions pour Pourim avec les MatanotLaevionim, mais quelles sont vos autres grandes missions tout au long de l’année ? Vous êtes plutôt organisation humanitaire, agence de miracles ou super-héros en costume-cravate ?

David Choukroun : Des super-héros ! (Rires) En fait, on essaie juste de faire la volonté divine et d’aider nos frères avec le cœur. Nous sommes toujours disponibles pour aider, quelle que soit la situation. Ce qui compte, c’est répondre, être présent, à l’écoute. Le VaadHarbanim est là, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Même pendant Shabbat, des personnes viennent me voir pour demander de l’aide et je peux répondre, parce que la Tsedaka est sacrée. On n’a pas de solutions à tous les problèmes mais on essaye de toujours répondre présent.

Question : Pouvez-vous nous donner un exemple ?

David Choukroun : Pour notre plus grande peine, quatre pères de familles nous ont quittés brutalement ce mois-ci, laissant un grand nombre d’orphelins. Au Vaad, cela nous a tous beaucoup affecté. Durant leur vie, ces enfants vont être confrontés en permanence à l’absence de leur père, émotionnellement et matériellement. Nous sommes là pour les accompagner et les suivre grâce à nos Rabbanim et par l’intermédiaire d’éducateurs. Nous ne pouvons remplacer le père, mais nous pouvons pallier les manques liés à sa disparition. Cela peut concerner aussi des maladesou des personnes en difficulté financière. Une famille française, qui a fait son Alya, a fait appel à nous dernièrement. Elle était au bord de la catastrophe car les parents étaient malades, et à cause de cela, ils avaient contracté des dettes astronomiques. Il fallait intervenir au plus vite, pour éviter le pire. Avec un budget restreint et des conseils, on a pu les remettre à flots : « Le VaadHarabanim nous a sauvés la vie ! » ont-ils ensuite témoigné. Quand on a des dettes, on peut sombrer très rapidement. Assurer un loyer le temps de retrouver un travail, cela sauve la vie !

Question : Qui a lancé votre Association ?

David Choukroun : C’est RavElyachiv qui l’a créée il y a plus de trente ans, constatant que de plus en plus de familles étaient en détresse.

Question : Vous aidez des milliers de familles en difficulté en France et en Israël. Comment sélectionnez-vous les bénéficiaires ? Il y a un formulaire à remplir ou vous avez un radar intégré pour détecter ceux qui ont le plus besoin d’aide ?

David Choukroun : Avec le temps, on a un radar, c’est vrai ! Plus sérieusement, l’Association est très organisée. Les Sages de la génération nous dirigent,et nous respectons des critères fiables, nous sommes tenus à des rapports fréquents. Chaque demande suit un processus : il faut d’abord présenter un formulaire de demande d’aide ainsi qu’une copie de la carte d’identité et une recommandation d’un Rav.Très rapidement, nous prenons le dossier en mains etgrâce aux documents, nous vérifions si le demandeur a vraiment besoin d’aide…

Question : Pouvez-vous nous donner un cas concret ?

David Choukroun : Dernièrement, un incendie a ravagé un appartement. La voisine de la famille touchée a appelé, mais personne n’a pu ouvrir un dossier et nous n’avons pas pu vérifier les faits. On s’est mis en contact avec un représentant de la communauté qui nous afinalement transmis la demande d’aide et tous les documents nécessaires pour vérifier la véracité des faits. Nous avons constaté qu’il n’y avait pas d’assuranceet nous avons très rapidement créé un fonds d’aide spéciale grâce à une réunion avec des donateurs, des membres de la communauté et de la famille, des voisins.Imaginez, toute une famille qui se retrouve, du jour au lendemain avec, pour tout bien son pyjama…Le directeur du Vaada expliqué la situation et convaincu les personnes présentes d’atteindre une certaine somme par leurs dons. Immédiatement, le VaadHarabanima collecté les fonds par l’intermédiaire de sa plateforme et on a effectué les travaux. Grâce à D.ieu, la famille a pu retourner chez elle.

Question : Les Grands de la génération sont avec vous. Pourquoi ?

David Choukroun : LeVaadHarabanim a été créé par le RavElyachiv avec des règles et des critères strictes, un suivi de l’argent et une transparence totale sur les fonds récoltés. L’argent de la Tsedaka est Kadoch, il faut donc savoir pour quoi il est utilisé. Un jour, un donateur, expert-comptable de métier, est venu au bureau et a voulu s’assurer du bon fonctionnement du Vaad. Quand il a vu des boissons sur la table, il a vouluvoir les reçus. Nous les lui avons montrés sur place. Les Présidents de l’Association sont aujourd’hui les Grands de la génération dans la continuité deRavKanievsky et deRavSteinman en leur temps. Ils nous dirigent et nous suivent dans toutes les décisions. Ils donnent leur bénédiction aux donateurs pour les encourager à continuer.

Question : Vous apportez un soutien pour les soins médicaux, les veuves, les orphelins et les familles en détresse. Est-ce que vous avez déjà reçu des demandes un peu… originales ? Quelqu’un vous a-t-il déjà contacté pour financer un voyage à Hawaï en justifiant que le soleil est bon pour le moral ?

David Choukroun : Il y a plusieurs années, on nous demandé de l’aide – non pour un voyage à Hawaï ! – mais pour un pèlerinage à Ouman. Un père de famille, Hassid de Breslevétait décédé et avait laissé plusieurs enfants en bas âge. Nous avons créé un fonds spécial pour sa veuve et les orphelins. La maman a fait alors une demande spéciale : le Min’hag à Breslev est d’emmener les enfants de moins de 7 ans sur la tombe de Rabbi Na’hman et son fils allait avoir cet âge. La situation était déchirante sans la présence du père.C’était il y a une vingtaine d’années et les prix n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, ce n’était pas aussi facile que de nos jours. Nous nous sommes dit : « Nous avons collecté de l’argent pour la vie quotidienne, pas pour les voyages ! » Mais on est allé demander à RavEliyachiv qui a eu une approche différente. Il a demandé : « Est-ce que le père l’aurait emmené à Ouman ? A-t-il pris les autres enfants là-bas ? » Comme c’était le cas, il a statué que nous devions être là et assurer les frais du voyage, pour essayer de remplir financièrement le rôle du père. Ce fut pour toute notre équipe une leçon morale et hala’hique magistrale : réunir de la Tsedaka est important mais il est également essentiel de savoir comment la gérer et à qui la distribuer. On doit donner la Tsedaka selon les besoins des gens.

Question : Vous dites que 100 % des dons sont reversés aux nécessiteux grâce à des sponsors qui prennent en charge les frais de fonctionnement. Franchement, comment réussissez-vous ce tour de force ?

David Choukroun : C’est grâce à une gestion très rigoureuse et surtout grâce à la Providence qui intervient à chaque instant !Quand on lance un fonds d’aide spécial, l’équipe du VaadHarabanim est totalement bénévole pour la gestion qui se fait en collaboration avec les proches. Et s’il reste des frais fixes minimes, il est facile de trouver des personnes qui financent ces frais-là. En période de campagne, lors des fêtes juives, il faut que l’on trouve des donateurs qui couvrent les frais de gestion. C’est un peu plus complexe et il faux de la rigueur. Pour des campagnes comme celle de Pourim pour MatanotLaevionim : 100 % de la somme doit aller à la Tsedaka sinon, le donateur n’a pas réalisé la Mitsva.

Question : La pauvreté en Israël reste une réalité pour de nombreuses familles. Quels sont les principaux défis que vous rencontrez pour aider ces personnes au quotidien, et comment le VaadHarabanim parvient-il à y répondre efficacement ?

David Choukroun : Le vrai défi n’est pas de donner de la Tsedaka mais de savoir comment permettre aux bénéficiaires de sortir du tunnel. Verser de l’argent peut aider de façon ponctuelle. Mais ils ont besoin d’être guidés et nous mettons en place un suivi pour y parvenir. Nous effectuons une vraie analyse de la situation, en profondeur, pour comprendre les réels besoins, pas seulement immédiats mais aussi dans le long terme, pour le futur. On fait le nécessaire pour pallier au plus pressé et ensuite, on apporte une expertise et un conseil. Certaines fois, par exemple pour une opération, on se met en contact avec des assurances privées, afin que le bénéficiaire n’ait plusbesoin de la Tsedaka. Un jour, un homme m’a appelé : sa femme était décédée et il devait marier sa fille. La Parnassa venait de son épouse qui avait disparu trois mois auparavant. Or, l’employeur de celle-ci n’avait pas cotisépour les prélèvements obligatoires de la caisse de retraite. Finalement, après notre intervention, l’employeur s’est occupé du problème et le mari a touché l’assurance vie, ce qui lui a permis de marier sa fille.Quelle joie de se rendre à ce mariage, malgré les difficultés traversées !Bien souvent, ce genre de démarches permettent de sauver des familles sans avoir recours à la Tsedaka. C’est une chose très importante.

Question : Il y a des gens qui veulent donner, mais qui repoussent toujours à demain. Vous avez une astuce infaillible pour les convaincre de passer à l’action dès aujourd’hui ? Une phrase magique qui fonctionne à tous les coups ?

David Choukroun : Il y a une chose à savoir : peut-être que demain, ce sera trop tard ! Donner de la Tsedaka, c’est un mérite. Si je collecte de l’argent pour une famille, c’est aujourd’hui qu’ils en ont besoin. Nous le faisons afin de sauver des personnes malades et qu’ils ne laissent pas d’orphelins.

Question : Enfin, si le VaadHarabanim devait se résumer en une seule phrase, ce serait quoi ? Une punchline qui donnerait envie à tout le monde de participer ?

David Choukroun : Le VaadHarabanim est l’assurance que votre Tsedaka est bien redistribuée. Elle sauve des milliers de personnes !

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