Un ennemi puissant souhaite la destruction des Juifs. Un monarque absolu promulgue un décret d’anéantissement. Une reine courageuse risque sa vie pour son peuple. L’intrigue est nouée, le destin semble scellé. Et pourtant, durant Pourim, le miracle a lieu. Et cette année encore, nous nous rendrons en Iran, pour que nos requêtes soient exaucées.
C’était il y a deux mille cinq cents ans. L’histoire de Pourim est un pont dans le temps, entre l’époque reculée d’Assuérus et la nôtre. Aujourd’hui, la Perse s’appelle l’Iran, Haman s’appelle terrorisme, et le danger est à nos portes. Nos ennemis nous menacent et nous avons besoin de la clémence divine. D’autres ennemis, spirituels ceux-là, nous guettent également. Nous devons nous soucier de nos enfants, de notre avenir, et des pièges dissimulés sur notre chemin. Pour éviter d’y tomber, pour recevoir l’incroyable bénédiction qui protège et qui sauve, nous avons besoin de prières fortes, d’hommes probes et justes pour nous représenter. A Hamadan, en Iran, le jour du jeûne d’Esther, ces prières seront récitées, ces hommes seront présents.
Sur les tombeaux d’Esther et de Morde’haï
Le souvenir d’Esther est une bénédiction. Elle nous rappelle la force incommensurable de la prière. Elle nous permet d’espérer, alors que tout semble perdu. Elle nous donne la force de renverser les mauvais décrets et de transformer le mal en bien, grâce à notre foi. Car lorsque les Juifs prièrent, sous l’impulsion de leur reine, la situation fut totalement inversée, et le miracle fut visible dans tous les pays de l’empire. La Providence divine nous permit de battre nos ennemis, et fit que la menace d’extermination qui planait sur nous s’abattit sur eux. Ce fut un jour de réjouissances pour toutes les générations. Et ce jour fut inscrit pour toujours dans les annales comme possédant un pouvoir spécial, celui de changer les drames en joies, les problèmes en solutions, les malheurs en bonheurs. Tout cela grâce à Esther. C’est pourquoi le Vaad Harabanim tient chaque année à lui rendre hommage et à se rendre sur son tombeau à Hamadan, à 400 km de Téhéran. Grâce à la force spirituelle présente sur le site, les prières, prononcées le jour du jeûne qu’elle instaura, passent par un canal direct vers le Ciel. L’organisation de cette prière extraordinaire demande l’implication de nombreux acteurs préférant rester dans l’ombre pour des raisons de sécurité. Car même si la communauté juive d’Iran possède ses synagogues, ses lieux d’étude et ses écoles, elle ne tient pas à attirer l’attention. C’est pourquoi le Vaad Harabanim contacte dans la plus grande discrétion, via un pays neutre, les délégués qui acceptent de se rendre à Hamadan pour le mérite de tout le peuple juif. Ces hommes dévoués et idéalistes, n’hésitent pas à braver le danger, comme le fit leur illustre ancêtre, pour se présenter devant le Tout-Puissant en ce jour chargé d’histoire. Ils font le voyage depuis la capitale et rejoignent les tombeaux d’Esther et de Morde’haï, source d’inspiration puissante. Et là, ils épanchent leur cœur, en lisant la liste où sont inscrits les noms et les requêtes adressés au Vaad Harabanim. Ils élèvent leurs voix, comme le fit la reine, et entonnent des chants de gloire.
A Hamadan, ce Pourim, rejoignons à les derniers Juifs d’Iran sur la tombe de nos ancêtres et prions ensembles pour la délivrance.