Pessa’h est la fête des traditions. Chacun a les siennes et ne pourrait les abandonner pour rien au monde. Mais que vous soyez Tunisien, Marocain, Algérien, Hongrois ou Polonais, une chose vous unit : la solidarité.
« Mais non, on ne mange pas de fève à Pessa’h ! » s’exclame le petit Samuel. « Nous on en mange, et aussi du riz ! » lui répond enthousiaste son ami David. Cette conversation n’est pas seulement entendue dans les cours d’école. Elle a lieu depuis des milliers d’années, et chacun réussit à maintenir ses traditions, et à honorer ses minhagim. Et pourtant, ils sont nombreux : pour Myriam, impossible de consommer des produits manufacturés. Pour Daniel, les habitudes de Constantine sont sacrées même si son meilleur ami, tout aussi Algérien, mais d’Oran, n’a pas du tout les mêmes. C’est la richesse de Pessa’h et malgré quelques contraintes, tout le monde parvient à fêter une sortie d’Egypte digne de ce nom. D’autant qu’au-delà de ces différences de traditions perdure une coutume unificatrice : la mitsva de don aux nécessiteux, appelée « Kimh’a dePissh’a », « Farine de Pessa’h ». Cette tradition est millénaire et unique pour tout le peuple juif. Rien ne peut la différencier d’une famille à une autre, et n’engage aucune discussion ni aucune polémique. Si l’on célèbre la sortie d’Egypte et la délivrance de l’esclavage, c’est aussi pour se tourner vers nos frères en détresse. Des milliers de familles et de personnes en difficulté profitent de cette générosité qui s’exprime tout particulièrement durant Pessa’h.
Des larmes de peine aux larmes de joie
Raphaël était épuisé ce jour-là. Il n’avait pas d’argent pour prendre le bus et avait dû aller à la pharmacie à pied. Pour quelqu’un qui ne souffre pas de la hanche, le trajet était court. Mais pour lui, qui, à chaque pas, soupirait de douleur, la « promenade » s’était avérée difficile. Il avait dû s’arrêter à plusieurs reprises et reprendre son chemin, malgré les tourments endurés. Raphaël n’avait ni épouse ni enfant. Il était seul au monde et personne ne pouvait aller lui acheter ses médicaments. Lors de son séjour à l’hôpital, il s’était senti désespéré car personne ne lui avait rendu visite. Sa situation financière n’était pas brillante. Sa petite retraite lui permettait à peine de vivre et les soins dont il avait besoin étaient coûteux. Ce mois-ci, il avait dû emprunter afin de payer ses médicaments. Les commerçants lui faisaient parfois crédit mais il lui arrivait de ne pas manger à sa faim. L’avenir était sombre, surtout à l’approche de Pessa’h où de nombreux frais étaient à prévoir.
Les cas comme ceux de Raphaël sont nombreux au Vaad Harabanim. Grâce au Rav de la communauté, à un voisin attentif, à un ami attentionné, ils parviennent jusqu’au « Quartier Général » de la générosité pour trouver une réponse. Cette réponse, c’est vous qui la donnez. Vos dons, qui arrivent par milliers à l’Association, réconfortent, encouragent, sauvent et délivrent. Paniers alimentaires, enveloppes d’argent, bourses d’urgence, soins médicaux ou dentaires, vos dons sont le baume appliqué sur la plaie. Grâce à vos dons, Raphaël aura durant un an la somme nécessaire pour payer ses médicaments et une aide à domicile pour le soulager des tâches quotidiennes. Grâce à vos dons, il passera une fête de Pessa’h digne de ce nom.
Parce que notre tradition du don est la même pour nous tous.