Durant Roch Hachana, le monde entier est jugé. Chacun d’entre nous passe devant le Tout-Puissant qui décide de notre avenir. La vie et la mort. La santé ou la maladie. La richesse ou la pauvreté. Comme durant une audience au tribunal, nous espérons et nous prions, réunissant toutes nos forces pour obtenir un bon jugement. À nos côtés se trouvent les Guedolim qui ont préparé notre « dossier » en se rendant, quatre heures avant Roch Hachana, devant le Maître du monde pour nous défendre.
Imaginons une salle d’audience au tribunal. Les magistrats prennent place suivis des avocats. Des personnes sont venues assister à la séance et nous entrons à notre tour, la gorge serrée. Le cœur bat fort avant le début de cette audience qui va fixer notre avenir. Va-t-on gagner le procès ou le perdre ? Durant Roch Hachana, nous sommes confrontés à un jugement fondamental. C’est pourquoi nous avons besoin de la meilleure défense et des meilleurs défenseurs : ce sont nos Sages qui prendront la parole devant le Kotel quelques heures seulement avant le début de la fête.
Le soleil va bientôt se coucher et emporter avec lui les derniers moments de l’année 5779. L’instant est décisif et marque le passage à une autre dimension, celle de tous les possibles où nous serons jugés. Qui réussira ? Qui vivra ? Qui souffrira ? Qui sera sauvé ? Avant de nous présenter devant le juge suprême, nous avons la chance de bénéficier du soutien de nos Sages, qui ont préparé la meilleure défense possible en se rendant personnellement dans l’endroit le plus saint du judaïsme. Nos Rabbanim sont recueillis et concentrés sur ces instants capitaux. Rav Azriel Auerbach, l’Admour de Rahmastrivka, le Rav Yaakov Hillel, Rav Reouven Elbaz, Rav Barou’h Morde’haï Ezrahi, les Admourim de Lelov et de Karlin, Rav David Cohen ainsi que Rav Moché Elyachiv et Rav Moché Tsadka sont présents dans cette Assemblée sainte. Durant l’année, ils ont aidé et soutenu les Juifs dans la détresse. Ils ont écouté, prié, conseillé. Et maintenant, ils vont plaider. Plaider pour une année pleine de joies. Plaider pour la guérison des malades. Plaider pour la paix dans les foyers. Plaider pour la réussite de nos enfants. Les mots qu’ils utilisent sont vibrants car ils connaissent les difficultés de chacun et sont proches de nous comme des pères aimants. Leurs voix sont tremblantes car ils ont vu les souffrances et consolé les endeuillés. Ils ont tendu la main et donné tout leur temps et leurs efforts pour adoucir nos peines. Et maintenant encore, dans ces derniers moments d’une rare intensité, ils se sont réunis sous la bannière du Vaad Harabanim.
Durant les 48 heures qui constituent les deux jours de Roch Hachana, nous serons dans la course d’un véritable marathon de la vie : chaque heure comptera, et notre volonté de devenir meilleur pourra nous élever et nous sauver. Car nous pouvons changer le destin et influer sur la justice divine. Afin d’inscrire nos noms dans le livre de la vie, nous devrons réécrire certains chapitres et utiliser le meilleur de nous-mêmes pour y graver les mots de la délivrance : Techouva, Tefila, Tsedaka. En nous tournant vers les autres dans les moments difficiles, nous nous associons aux plus démunis et acquérons de nombreux mérites. Le secret est bien gardé depuis des millénaires : l’empathie sauve la vie et c’est en donnant que nous serons sauvés.
Aux côtés de nos Rabbanim, aux côtés également des délégués du Vaad Harabanim qui prennent la relève alors que le jour se couche, nous pouvons relever le défi de cette nouvelle année. Tous unis pour plus de justice sociale, nous pourrons prononcer les mots de cette prière si capitale avec la conviction nécessaire. Car nous savons déjà que nos noms seront inscrits dans le livre de générosité et de la solidarité.