La prière peut tout. Elle est capable de renverser les situations les plus désespérées. Lorsqu’un parent est face aux difficultés d’éducation ou face à des problèmes de santé, lorsqu’une mère pleure pour son enfant malade, lorsqu’un père se soucie de marier son fils, ils redoublent d’efforts et consacrent leurs forces à la prière. Une prière spéciale pour les enfants nous a été léguée par le Chla Hakadoch et a traversé les siècles pour tous les parents aimants. Le Vaad Harabanim la prononcera à nos côtés la veille de Roch ‘Hodech Sivan.
Haya subissait ses premiers examens. Elle ne se sentait vraiment pas bien depuis quelques semaines. À huit ans, elle n’avait aucune énergie, et se plaignait d’une fatigue chronique. Ses parents avaient déjà consulté plusieurs médecins qui donnaient des diagnostics différents, voire contradictoires. Finalement, un Professeur leur conseilla de faire des examens approfondis. En attendant les résultats, ils ne pouvaient cacher leur anxiété. Et le verdict tomba. Haya était atteinte d’une grave maladie. Ses parents se regardèrent avec les larmes aux yeux. Ce qu’ils redoutaient tellement venait de devenir réalité. Ils prirent leur fille dans leurs bras. Haya ne comprenait pas ce qu’il se passait. Elle ne pouvait se douter qu’elle devrait recevoir un traitement long et pénible. Ses parents décidèrent d’organiser chez eux, la veille de Roch ‘Hodech Sivan, une prière avec toute la famille. Le jour venu, les grands- parents, les oncles, les cousins se réunirent afin de prier pour Haya. Ils récitèrent ensemble les Tehilim et la prière du Chla Hakadoch. Chaque mot était prononcé avec une grande intensité par les membres de la famille.
L’amour est plus fort…
À l’autre bout du pays, devant le tombeau du Chla Hakadoch à Tibériade, une assemblée se forme. Des érudits, envoyés par le Vaad Harabanim, se retrouvent le temps d’une prière exceptionnelle. Ces hommes pieux ne sont pas seulement des Sages. Ils sont aussi des pères. Certains d’entre eux sont des grands-pères. Ils savent ce que l’on peut traverser lorsque l’épreuve se présente. Ils ont eu des enfants et ils savent combien de sacrifices et de prières il faut pour les sauver des dangers, les soutenir dans les difficultés, leur apporter l’aide qui changera tout. S’ils se sont réunis en cette veille de Roch Hodech Sivan, c’est qu’ils sont portés par la même mission : implorer la Miséricorde divine pour les enfants d’Israël. Dernièrement, des attentats ont ensanglanté le pays. Des petits garçons et des petites filles sont devenus orphelins. Dans les listes, figurent également les noms de centaines d’enfants qui ont besoin d’une aide urgente : une petite fille se fait harceler à l’école, une autre a le diabète, un jeune garçon est en dépression. Et dans la liste, figure le nom de Haya. Tous ces enfants sont portés par l’amour de leurs parents qui jamais ne renonceront, même devant les plus grandes difficultés. Qu’ont-ils de plus chers que leurs enfants ? Ceux-là même qu’ils ont bercés la nuit, consolés le jour. Ceux-là même à qui ils ont tout donné, à qui ils ont apporté de l’affection et du réconfort. Ces enfants qui ont pleuré dans leur bras et ri sur leur genoux. Peuvent-ils les abandonner ? Alors que le don de la Thora se profile, qu’ils se tiennent devant le Trône de gloire pour supplier et obtenir une réponse, la Miséricorde divine se lève comme une aube pleine d’espoir. D’une seule voix, la prière du Chla, récitée à Tibériade et aux quatre coins du monde, rappelle que l’amour est plus fort que la mort.