Ils sont courageux. Ils sont fervents. Mus par leur seule conviction et leur dévouement pour le peuple juif, ils se rendent à Hamadan en Iran pour prier. Ils n’ont peur ni des restrictions ni des contrôles, et cette année encore, ils nous donnent rendez-vous pour déjouer le sort et provoquer des miracles.
Au petit matin, un cortège d’hommes, vêtus comme les habitants locaux, marche alors qu’il fait encore nuit. Des nuages se sont accumulés dans le ciel mais bientôt la lumière commence à dissiper la brume. Sous leurs vêtements, ces hommes portent leur talit et dans leurs mains, des livres de prières dont les pages sont imbibées de larmes. Dans leurs cœurs, ces héritiers spirituels des Sages antiques portent l’espoir et la foi de nos ancêtres. Ils se dirigent, du pas sûr de ceux que rien ne peut arrêter, vers les tombeaux d’Esther et de Morde’haï. Leur mission : prier pour notre peuple, dans cette période troublée de guerre et d’incertitude qui étreint d’angoisse les Juifs du monde entier.
Rien n’est joué d’avance
La leçon magistrale donnée par Esther et Morde’haï est de savoir que le destin est fait pour être changé. Alors que Haman, le ministre antisémite d’A’hachveroch, a condamné les Juifs à une mort certaine, les hommes, les femmes et les enfants de notre peuple tremblent devant le décret d’extermination. Esther est la reine des 127 Provinces du Royaume de Perse. Contre ce décret implacable, elle va édicter un autre décret : jeûner durant trois jours et revenir vers D.ieu, dans un mouvement de Techouva collectif unique dans l’histoire. Les hommes, les femmes et les enfants, d’un seul cœur, vont écouter leur reine et se tourner vers le Roi des Rois. C’est ainsi que le destin va prendre une autre direction. De victimes condamnées à l’exécution, ils deviennent maître de leur existence. En s’en remettant entièrement entre les mains divines, ils déjouent le sort, sens du mot « Pourim », et le jour programmé de leur éradication devient celui de leur salut. Comment ce retournement est-il possible ? Grâce à la prière, par la reconnaissance que tout est décidé par le Tout-Puissant, qui veut sauver Ses enfants et attend leur requête. Dans notre vie quotidienne, nous pouvons également changer les décrets divins et obtenir des délivrances personnelles.
Un voyage aux confins de la foi
À Hamadan, le soleil s’est levé en ce jour du 13 Adar. À travers les fenêtres du tombeau de Morde’hai et d’Esther, la lumière pénètre et illumine les visages des envoyés du VaadHarabanim. Munis des listes des donateurs, ils prononcent les demandes, nom après nom, requête après requête, et invoquent la Miséricorde divine pour tous ceux qui ont besoin d’une délivrance personnelle. Ils entonnent, plein de ferveur, la mélopée des Tehilim. Chaque mot a un sens si actuel, si présent, si plein de vérité. Esther a prononcé ces mots : « En Toi nos pères ont eu confiance, et Tu les as sauvés. Ils ont crié vers Toi et ont été délivrés; ils ont espéré en Toi et n’ont pas été déçus ! » Comme elle, comme les érudits de Hamadan, nous sommes devant le Trône de gloire, de Paris à Jérusalem, pour évoquer la clémence divine et nous en remettre totalement à Lui.
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