Pessa’h est une fête magnifique, célébration de notre délivrance. Mais c’est une fête qui demande beaucoup de préparatifs et de dépenses. Chacun d’entre nous siègera comme un roi à la table du Seder, entouré de sa famille. Pour que la délivrance soit partagée par nos frères, la Mitsva de Kimsa dePiss’ha est une opportunité unique de penser à l’autre, celui qui n’est pas encore libéré de ses chaînes…
– Les enfants, allez à l’épicerie ! J’ai écrit toute une liste !
Tout le monde se presse, l’agitation est à son comble, l’excitation à son point d’orgue. Pessa’h arrive ! C’est la joie même si les signes de fatigue se font ressentir. La fête de la libération d’Égypte est l’une des plus joyeuses de l’année. Que de beaux atours pour la recevoir ! Que de vêtements magnifiques, dans une maison propre et étincelante ! Mais cette fête est exigeante. Il faut nettoyer, jeter, renouveler, acheter ! Tous ces efforts pour sept jours remplis de repas coûteux. Ne serait-ce que pour le Seder, il faut compter un bon stock de jus de raisin ou de vin afin de remplir les quatre verres réglementaires. Sans oublier les Matsot, et les plats préparés avec les ingrédients spéciaux de Pessa’h. Fini les solutions de facilité et économiques, quand on sortait un paquet de pâtes pour toute la famille ! Les enfants sont en vacances et l’on a beaucoup de travail pour les occuper ainsi que beaucoup de frais…
Des familles aux abois
Que feront tous ceux et celles qui ont du mal à joindre les deux bouts durant l’année ? Que feront les parents qui courent de psychologues en coachs émotionnels pour leurs enfants en difficulté ? Que feront les veufs, avec une famille nombreuse et qui n’ont aucune aide ? Quant à tous les laissés-pour-compte, qui n’ont personne vers qui se tourner et doivent trouver en permanence des système D pour assurer le quotidien, qui les aidera ?
Père et fils
« Ce n’est pas possible ! Il ne peut pas être malade… » Shira se mit à pleurer. « Mon fils passe déjà la moitié de sa vie à l’hôpital. Je ne pourrai pas m’occuper de lui et de son père… » dit-elle au médecin.
Reouven baisse les yeux. Il n’a plus de force. Il a besoin de repos, il sent qu’il est sur le point de défaillir.
« Je suis tellement désolé Shira… » Il pleure avec elle. « C’est juste que… Je n’en peux plus. »
Le médecin les accompagne jusqu’à la chambre. Désorientés, désespérés, Reouven et Shira doivent faire face à leur nouvelle réalité, cruelle…
Le lendemain matin, Shira n’a aucune force pour se lever. Les enfants n’ont pas de vêtements propres, ils doivent courir acheter du pain afin de préparer des sandwichs pour l’école. Ariel suit son traitement hebdomadaire à dix heures et Reouven est hospitalisé pour une durée indéterminée.
À neuf heures et demie, elle met Ariel dans le fauteuil roulant et part pour le centre de soins. La chaise est lourde, des bonnes âmes l’aident à monter et à descendre du bus et sourient à Ariel qui leur répond du mieux qu’il peut.
Shira doit se presser, s’occuper du traitement d’Ariel et courir chez l’oncologue, pour retrouver son mari. Elle pleure à ses côtés comme une petite fille.
Comment va-t-elle se débrouiller seule jusqu’à ce que Reouven se rétablisse avec l’aide de Dieu ? Comment va-t-elle tous les jours assurer le trajet en bus avec Ariel, prendre soin de ses six autres enfants et s’occuper de son mari malade ?
Les prochaines semaines s’annoncent particulièrement difficiles. Reouven rentre finalement à la maison mais il se sent très mal, Ariel exige beaucoup d’attention et les autres enfants sont désœuvrés.
Deux ans se sont écoulés. Deux années difficiles qui les ont presque complètement anéantis. Deux ans d’une vie partagée entre l’oncologue et les soins d’Ariel, sans salaire normal, avec d’énormes dépenses liées à la maladie et sans aucune aide. Shira se sent si seule. Chaque chabbat, chaque veille de fête, elle prie pour qu’un miracle se produise.
Pessa’h arrive avec ses nombreuses dépenses. Reouven et Shira attendent désespérément une aide : celle qui viendra de notre Kim’ha dePiss’ha. Grâce à cet argent, ils passeront des fêtes dans la dignité, malgré toutes les difficultés.
Comme la famille de Shira, des milliers d’autres en Erets Israël sont dans la détresse et parviennent difficilement à assurer le quotidien. D’autres sont démunies lors d’un coup du sort. Avec une bourse d’aide, les personnes qui ont besoin de soins dentaires importants, de suivi pour leurs enfants en échec scolaire, ou pour tout autre besoin ponctuel, pourront redevenir sereines.
C’est pour toutes ces personnes aux abois que la Hala’ha recommande d’accomplir la Mitsva de « Kim’ha dePiss’ha », le don aux nécessiteux pour Pessa’h. C’est précisément pour elles que nous devons nous mobiliser et unir nos forces.
C’est grâce à notre « Kim’ha dePiss’ha » qu’elles pourront célébrer la fête dans la joie ! Grâce à nous, elles pourront avoir de vrais repas, et durant sept jours, pourront se réjouir autour des Matsot et des plats de la fête !
La « Kim’ha dePiss’ha » est une merveilleuse Mitsva : au temps de notre délivrance, elle nous donne l’occasion de libérer nos frères de leurs chaînes. C’est toute la beauté du peuple d’Israël : aucun Juif ne reste seul dans la détresse.