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Département fonds spéciaux : Le père de 5500 enfants

9/21/5771 25.05.2011

Tout le monde connait le Vaad Harabanim. Tout le monde apprécie à sa juste valeur l’implication des Grands Sages de la Thora dans l’œuvre de l’Association. Tout le monde peut consulter les chiffres (nombre de familles soutenues, budget annuel) et estimer le travail accompli. Mais on ne connaît pas toujours le département « fonds spéciaux » et les bénévoles qui y travaillent dans la plus grande discrétion. Lorsque la situation le demande, cette équipe de choc agit avec dextérité et dévouement. Avec le cœur sur la main. Par amour du prochain.

 

L’une des vocations les plus élevées et les plus louables de l’Association est d’assurer, dans la plus grande discrétion, l’octroi de fonds spéciaux aux familles nécessiteuses. D’abord créé pour soutenir les endeuillés et les orphelins, le département a étendu ses activités aux cas extrêmes qui demandent une attention particulière : personnes devant subir une opération urgente et coûteuse, en général à l’étranger, familles endettées suite à un revers de fortune, jeunes fiancés ne disposant d’aucune aide familiale. Pout tous ceux-là, et bien d’autres encore, le département Fonds d’Aide Spéciaux est le rempart contre la détresse et la misère. « Les demandes d’aide qui parviennent à l’Association sont d’abord prises en compte et analysées, explique Rav Moché, responsable du département. En fonction des besoins, les Rabbainim valident l’octroi d’une certaine somme. Parfois, la somme allouée n’est pas suffisante. Il faut alors créer un fonds spécial et c’est là que nous intervenons. Par exemple, un fonds peut être réuni suite au décès de l’un des parents, que D.ieu nous en préserve. Après le drame, le choc est grand et il est très difficile pour la famille de tenir le coup seule. »

Posé et le regard vif, Rav Moché inspire à son interlocuteur confiance et apaisement. Si l’homme semble calme, sa voix ne peut cacher une certaine émotion. « Malheureusement, de nos jours, malgré l’augmentation du niveau de vie et les progrès de la médecine, personne ne peut se sentir totalement à l’abri. D’un jour à l’autre, des existences réglées et tranquilles peuvent basculer dans les difficultés, dans la détresse. C’est le paradoxe de notre époque et nous essayons d’intervenir, avec tous les moyens que nous possédons et surtout sans oublier la dimension humaine. Quelque soit le cas, il faut agir sans délai, et savoir prendre des initiatives ». Depuis plus d’une décennie, Rav Moché, entouré de son équipe de bénévoles, a apporté réconfort matériel et moral à des centaines de familles, grâce à des actions éprouvées sur le terrain.

 

La force de l’entraide

 

Que ce soit suite à un accident, pour financer une intervention médicale délicate ou pour soutenir une veuve et des orphelins, le processus est le même. Les Rabbanim sont consultés, donnent leur accord puis réunissent un comité qui compte un Rav du Vaad et un représentant de la famille. Ensemble, ils dressent une liste des personnes à contacter. « Parfois, on ne touche que la famille, explique Rav Moché. Parfois, le cercle s’agrandit. Tout dépend de la configuration du dossier. Ensuite, il faut organiser des réunions, qui ont parfois lieu à la synagogue. L’un de nos délégués, en général un Rav, s’adresse au public à qui nous avons demandé d’être présent. »

Pour réaliser la levée de fonds spéciaux, il faut généralement compter sur le soutien actif des membres de la famille, des proches, des amis et des voisins. Le Vaad Harabanim rentre alors en « conseil de guerre » et ses responsables, semblables à des généraux d’état-major, passent en revue les « troupes » dont ils disposent. Toutes sont mises à contribution pour tenter de connaître les besoins réels et trouver des solutions.

Grâce à la mobilisation de nombreuses personnes, la totalité de la somme peut être réunie en quelques semaines. Il arrive qu’une simple chaîne permette ce prodige : chaque proche se charge de trouver une partie de la somme auprès d’autres personnes. Si cela ne suffit pas, une campagne est organisée dans le pays, parfois même à l’étranger.

« La force de l’entraide est prodigieuse, nous confie Rav Moché. Lorsqu’un drame survient, on se rend compte à quel point le peuple juif est capable de grandeur et de don de soi. Tous les cas dont j’ai été témoin m’ont raffermi dans la même conviction : la solidarité entre les enfants d’Israël est la garantie de sa survivance. Les gestes de ‘hessed sont des preuves d’amour qui consolident notre monde et lui donnent le mérite d’exister. Comment le Saint béni soit-Il pourrait-Il rester indifférent devant ces dizaines, ces centaines d’hommes et de femmes qui sont les véritables consolateurs des orphelins, des personnes âgés isolées et des accidentés de la vie ? »

 

Une longue traversée

 

Si la mise en place du fonds d’entraide est relativement rapide, la traversée, pour ses passagers, peut être longue. Car l’intervention du Vaad Harabanim ne se limite pas à la réunion des sommes nécessaires. Elle va plus loin. Au centre du problème. « Il est difficile de prendre en compte tous les besoins d’une veuve, mère de famille nombreuse. Parfois, ce que l’on imagine est loin de la réalité. Bien sûr, il faut du pain pour vivre. Mais les besoins matériels ne sont pas tout. Les orphelins ont besoin d’attention, d’amour. C’est pour cela que nous organisons un suivi, qui peut durer des années. » Rav Moché marque un arrêt. Il semble absorbé dans une pensée profonde. Ses yeux se plissent, comme s’il voulait retenir des larmes. « Un jour, le délégué qui s’occupait d’une famille de Netanya me passe un coup de fil. Il ne sait pas comment s’y prendre avec un jeune orphelin atteint d’une sorte de mutisme. L’enfant s’est refermé sur lui-même et semble absorbé dans son monde intérieur. Je demande au délégué : « L’enfant va-t-il prier le vendredi soir ? » Il me répond : « Non, il ne veut plus prier avec ses frères. » Je lui conseille alors de l’emmener avec lui. Au début, l’enfant était récalcitrant mais avec le temps, il a commencé à s’ouvrir. On s’est rendu compte que du vivant de son père, le trajet jusqu’à la synagogue était une sorte de cérémonial plein de complicité, durant lequel le père interrogeait son fils sur la Paracha avant de lui donner une gourmandise. Grâce à notre bénévole, l’enfant a retrouvé une oreille attentive… »

Le souci permanent de Rav Moché est de soulager veuves et orphelins en prenant en compte tous leurs besoins, des plus insignifiants au plus fondamentaux. Cela nécessite une organisation car les besoins d’une famille ne changent pas après le décès du père ou de la mère. Une endeuillée par exemple est le plus souvent confrontée à un problème de taille : elle ne peut pas toujours continuer à travailler car le père n’est plus là pour aider au quotidien, par exemple en revenant à l’heure du déjeuner pour s’occuper les enfants alors que son épouse est encore au travail.

La personne nommée pour suivre la famille peut être un proche, un parent. Il assume de nombreuses tâches dans des domaines variés : payer des factures, vérifier le compte bancaire. « Une veuve peut être très désorientée par le décès de son époux : certains petits actes de la vie quotidienne peuvent être alors vécus douloureusement. C’est pourquoi elle a besoin d’une écoute, d’un soutien. Par exemple pour rédiger un contrat d’embauche, pour régler un contentieux avec une société d’assurance ou un problème de carte bleue. Dans tous les cas, le délégué est là. Il gère la paperasserie et donne des conseils avisés. »

Rav Moché, en tant que responsable du département, gère une équipe importante et doit s’investir en permanence sur le terrain. Souvent, il répond aux questions jusqu’à très tard dans la nuit. Il ne compte jamais ni les efforts ni les heures.

 

Une oreille bienveillante

 

« Les orphelins ont besoin de raconter leurs soucis, et le plus souvent, une tierce personne est la bienvenue, explique Rav Moché. Notre bénévole s’occupe du suivi scolaire des enfants, appelle régulièrement les directeurs d’école. Il est surtout à l’écoute de l’enfant lui-même. Car parfois, il arrive qu’un orphelin croit que c’est la perte du père (ou de la mère) qui entraîne les petites contrariétés auxquelles il est confronté : un jour, il est chahuté à l’école, le lendemain, un professeur ne remarque pas qu’il a levé la main pour répondre à une question. Un orphelin peut attribuer tout cela au fait qu’il n’a plus son père pour le protéger… »

Dans les joies comme dans les peines, les bénévoles du Vaad Harabanim sont présents. Ils organisent des chabbatoth chez des familles afin que les endeuillés reprennent goût à la vie. Ils se soucient de leurs besoins avant les fêtes, et sont là dans les grands moments de la vie. Ils préparent les orphelins pour la Bar-mitsva, sont disponibles pour les questions matérielles et spirituelles. Lorsqu’ils rencontrent une difficulté inattendue, Rav Moché répond à leurs questions. Et lorsque le jour du mariage approche, c’est la consécration pour tous les bénévoles. Leurs efforts ont payé : c’est un jeune homme heureux et épanoui qui marche vers le dais nuptial.

« Le délégué du Vaad Harabanim suit de près l’évolution de la famille dont il s’occupe. Il conseille et oriente. Si les problèmes sont sensibles, il est toujours là. Il donne en quelque sorte une partie de sa vie pour son prochain. Il est très émouvant de voir les orphelins le jour de leur mariage car derrière les flashs des photographes éclate une autre lumière : celle de l’investissement personnel des bénévoles. Les orphelins ont perdu un père ou une mère. Mais ils ont trouvé un appui sûr et aimant. »

Rav Moché ne saurait dire mieux : à la tête du département des Fonds d’Aide Spéciaux, se souciant de chacun avec la même affection protectrice, il peut véritablement être considéré comme le père de 5500 orphelins.

 

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