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Des cœurs enflammés

3/20/5769 17.12.2008

– 165 de l’ère vulgaire. Des Cohanim courageux et idéalistes vont mener une guerre victorieuse contre la culture hellénistique. A la clef, le maintien de l’étude et de la pratique de la Thora en Erets Israël et la réinstauration du Temple de Jérusalem. Mais une question persiste à travers le temps : comment des hommes armés de leur seule foi ont-ils pu renverser l’armée la plus puissante du monde ? La réponse est à chercher du côté des chefs de la révolte, les Maccabées, lignée de Grands prêtres animés par la conviction que rien ne résiste à la flamme… qui brûle dans les cœurs juifs.

 

A partir du 25 kislev, cette année encore, toutes les familles juives à travers le monde vont célébrer la fête de ‘Hanouka. Dans chaque foyer, alors que la nuit a envahi les rues, et qu’au dehors, le froid du mois de décembre règne sur la ville, les pères vont faire la bénédiction et allumer les bougies de la ‘hanoukia, les enfants entonner « Maoz Tsour » et les mamans préparer des beignets. La victoire des Juifs sur les Grecs, il y a plus de 2000 ans, est au cœur de la commémoration : une poignée de Cohanim, dirigée par Matitiahou Hamakabi, prend la tête d’une révolte contre le dictat cruel d’Antiochus. Après des mois de combats acharnés, les armées grecques sont en déroute et les Juifs réinstaurent le service au Temple. Comment comprendre le miracle représenté par cette victoire militaire ? De simples prêtres avaient-ils la force de vaincre des bataillons entraînés, organisés et beaucoup plus nombreux ? La victoire des faibles sur les forts est un enseignement pour toutes les générations : ce n’est pas la force physique qui l’emporte mais bien la puissance spirituelle. Les Hasmonéens ont levé l’étendard de la Thora et se sont battus par idéal. Grâce à leurs prières, ils ont vaincu les épées, les javelots et les flèches. Ils ne souciaient ni de conquête, ni de butin. Leur seul désir était de retrouver le feu brûlant d’Hachem, de pouvoir, à nouveau, prononcer le Hallel et chanter la gloire divine. Ainsi, dès leur arrivé à Jérusalem, ils chassent les prêtres païens qui ont sacrifié à leurs idoles sur l’autel juif. Grâce à une petite fiole d’huile, les Cohanim victorieux peuvent de nouveau allumer la Menorah : un miracle a lieu et l’huile, censée ne durer qu’un seul jour, va illuminer Jérusalem durant huit jours. Ce miracle semble prolonger celui de la victoire militaire, comme pour rappeler que l’éclat spirituel ne connaît ni limite ni fin.

 

La force de la prière

La liberté d’Israël réside dans son renouvellement permanent : malgré toutes les oppressions, le cœur juif reste enflammé. Les Cohanim, à l’époque de ‘Hanouka, se sont concentrés sur leurs forces spirituelles. Jamais ils n’ont baissé la tête et jamais ils n’ont cédé au désespoir. La véritable puissance du peuple d’Israël repose sur sa foi incandescente et son amour d’Hachem. Cette flamme lui a permis de vaincre tous les ennemis et toutes les servitudes. Aujourd’hui encore, la force des Cohanim réside dans la prière. Comme à l’époque du premier ‘Hanouka, ils ont la capacité d’ébranler les destins grâce au potentiel spirituel contenu dans ce moment de l’année.

Ainsi, le 8e et dernier jour de ‘Hanouka, un miniane de Cohanim va se réunir face au kodech Hakodachim afin de prier pour tous les hommes et les femmes qui doivent mener des batailles personnelles.

Ils vont bénir tous les donateurs du Vaad Harabanim lors d’une prière d’une intensité inouïe. L’année dernière, à la même époque, dix Cohanim, formant l’élite des Sages de Jérusalem, se sont réunis devant les portes du ciel, face au Saint des Saints. Rav David Cohen, directeur de la Yechiva de Hévron et Rav Rabinovitch HaCohen ont franchi, avec huit autres grands talmidé ‘ha’hamim, les tunnels du mur des Lamentations. Après avoir parcouru les dédales et les escaliers escarpés de ce lieu mythique, ils ont accédé au mur derrière lequel se trouvait la Présence divine. La sensation d’être au sommet de l’univers, là où se rejoignent les mondes inférieurs et supérieurs, a envahi ces Tsadikim. L’émotion était à son paroxysme : Rav David Cohen a commencé à prononcer les noms et les demandes des Juifs qui attendent une délivrance : un couple qui n’a pas d’enfant depuis 20 ans, une mère qui souffre d’un cancer, une autre dont le petit garçon est atteint d’une grave maladie. Tous ces cas douloureux, qui attendent une réponse du Ciel, ont éveillé les cœurs de chacun des Cohanim présent. Levant les mains au ciel, Rav David Cohen s’est adressé directement au Créateur pour lui demander une aide particulière. La voix pleine de sanglots et les yeux pleins de larmes, il semblait déchirer les cieux. Les Cohanim ont prié et pleuré avec lui durant plusieurs heures. La force de la prière remporte des batailles. Elle peut aussi vaincre les épreuves de chacun d’entre nous.

 

Cette année, la prière face au Kodech haKodachim par un miniane de Cohanim aura lieu le 29 décembre 2008