Des milliers de familles sont soutenues chaque année par le Vaad Harabanim. Comme des cris dans la nuit, leurs voix retentissent du fond de la détresse et éveillent la solidarité. Du monde entier parviennent des dons pour ces malades, ces talmidé ‘ha’hamim, ces veuves, ces orphelins et ces nécessiteux auxquels Rav Haïm a demandé de venir en aide. Entendons leur appel et écoutons leur histoire.
Un père éploré
« La situation est si difficile… » Samuel a du mal à parler. Il ne veut pas se plaindre ni éveiller la pitié. Mais sa gorge se serre et il peine à réfréner ses larmes. Après avoir parlé à son médecin, il se tourne vers la fenêtre et commence la lecture des Tehilim. Il ne peut plus marcher ni étudier, ni travailler. Mais il peut encore prier. Sarah, sa femme, est décédée il y a plusieurs mois, après une maladie qui dura deux années de souffrance indicible. Que d’espoir, que d’attente, de projets, contrariés par l’échec des soins et des traitements. Samuel et ses six enfants luttaient pour Sarah, pour la soutenir dans cette épreuve mais ils étaient parfois en proie à la peur, une peur terrible qu’ils ne voulaient en aucun cas montrer. Puis ce fut l’enterrement et le drame pour toute la famille, en particulier les enfants les plus jeunes. Durant la semaine de deuil, ils semblaient désorientés, recherchant leur maman dans la maison, désemparés. Ils demandaient souvent si elle allait bientôt revenir de l’hôpital. On essayait de les consoler, de leur expliquer qu’elle était bien au Ciel. Samuel s’occupa vaillamment de ses enfants mais après quelques mois, il fut victime d’un AVC. Par miracle, il fut sauvé de la mort et n’est pas totalement paralysé. Avec beaucoup de temps et d’effort, il peut espérer retrouver une certaine autonomie. Mais le chemin sera long. Et il ne peut plus être présent auprès de ses enfants, ni leur assurer une subsistance. Comment faire dans pareil cas ? Grâce au Vaad Harabanim, il a reçu une aide d’urgence, mais dans quelques semaines, c’est le mariage de Rivka, sa fille aînée. Ce sont encore des frais et Samuel ne sait plus comment faire face. Nous pouvons intervenir pour alléger les tourments de Samuel, et permettre à Rivka de se marier dignement, malgré les immenses difficultés auxquelles toute cette famille, cruellement touchée, doit se mesurer.
« Maman, quand pourrais-je retourner à l’école ? »
L’existence réserve parfois des surprises douloureuses… Myriam est une femme très courageuse. Après un premier mariage avec un homme atteint par une maladie psychiatrique, elle a dû divorcer et élever ses enfants seule, suite à l’hospitalisation à long terme de son ex-mari. Malgré cette épreuve, elle a trouvé les ressources nécessaires pour recommencer une nouvelle vie. Après plusieurs années difficiles, où elle s’est battue courageusement pour gagner sa vie et donner la meilleure éducation possible à ses deux enfants, elle s’est remariée et a donné naissance à une petite fille. Malheureusement, la petite Dvora est atteinte d’une maladie rare et invalidante. Elle a besoin de soins fréquents et onéreux. Aujourd’hui âgée de dix ans, Dvora n’a pas pu suivre une scolarité normale, car elle était souvent hospitalisée. « Merci maman de t’occuper de moi. Mais je voudrais pouvoir jouer, être comme toutes les filles de ma classe. Je voudrais guérir ». Myriam a eu cette conversation de nombreuses fois avec Dvora et c’est toujours difficile pour elle d’entendre ces mots, car elle ne sait pas si elle peut promettre à Dvora d’avoir un jour une vie normale. Mais elle continue à l’encourager, à espérer. Chaque jour qui passe est pour elle un défi. Comment trouver la force de travailler tout en s’occupant de ses enfants, de tenir sa maison tout en se rendant chaque jour à l’hôpital ? Lorsqu’elle Dvora est triste, le courage de Myriam s’évanouit. C’est si difficile de voir sa chère fille souffrir et ne pas voir le bout du tunnel. « Je t’aime, maman » répète Dvora. Myriam reprend alors des forces et peut de nouveau se battre. Malgré l’adversité, elle persévère et ne baisse pas les bras. Malgré les nombreuses difficultés financières, elle lutte pour sa fille. Nous pouvons l’aider à alléger ce fardeau, et à apporter un baume à son cœur endolori.
Entre la vie et la mort
Les yeux rivés sur l’écran, Hadassa a le cœur qui bat. La sonnerie du respirateur artificiel, cet appareil d’assistance respiratoire qui maintient son mari en vie, se met en marche, alertant les nombreux infirmiers du service de réanimation. Elle est parfois prise de panique. Ses craintes sont fondées : Mi’haël a eu un grave accident de voiture et sa vie ne tient qu’à un fil. Il a été placé en coma artificiel et ne peut pas respirer sans machine. Hadassa et ses six enfants sont totalement déboussolés. Mi’haël porte bien son nom : il était un vrai ange de ‘hessed qui consacrait une grande partie de son temps à aider les plus démunis. Il œuvrait en tant que bénévole dans plusieurs Associations, n’hésitant jamais à se déplacer ou à ouvrir sa porte. Mais aujourd’hui, les choses ont bien changé et c’est lui qui a besoin de notre aide. De nombreuses personnes se sont mobilisées afin d’aider sa famille à surmonter cette situation. Hadassa reçoit des repas, ses enfants sont invités chabbat lorsqu’elle est au chevet de son mari. Mais il reste tant de questions sans réponse. Combien de temps cette situation va-t-elle durer ? Mi’haël va-t-il se remettre de ce terrible accident ? Pourra t-il de nouveau prendre ses enfants dans ses bras ? Restera t-il handicapé ? Les dessins et messages de ses enfants sont accrochés sur les murs de sa chambre d’hôpital, mais Mi’haël ne peut pas encore les voir. Hadassa lui parle souvent même si elle ne sait pas s’il l’entend. « Mi’haël, tout le monde t’attend à la maison. Courage ! Bats-toi ! Nous sommes là à tes côtés. Tous les enfants pensent à toi et t’aiment. Nous prions et savons que tu vas t’en sortir ! Ne nous abandonne pas… »
Grâce à notre secours, Hadassa peut retrouver un semblant de quiétude, même au cœur de la tourmente. Avec de l’aide au quotidien, elle pourra se consacrer à Mi’haël tout en restant présente auprès de ses enfants. Elle a besoin de nous. Ne l’oublions pas.
Bientôt Pourim. Les familles en difficulté ne seront pas forcément dans la joie pour célébrer cette fête. Seront-elles tristes ou gaies ? Seront-elles abattues ou pleines d’espoir ? Pourront-elles se réunir autour d’un repas ou seront-elles dans la détresse ? Nous pouvons apporter des réponses à ces questions et leur permettre de passer un Pourim qui sera une parenthèse de bonheur dans ce chapitre si dramatique de leur existence.