Parfois les destins se croisent et s’entrecroisent. À l’intérieur du cadre providentiel de l’existence, les Rabbanim du Vaad Harabanim tissent les fils qui formeront le motif sacré de la solidarité. Pénétrons dans les bureaux de l’Association pour découvrir l’art noble de la Tsedaka en suivant les traces de Rav Barou’h Morde’haï Ezrahi.
La famille F. était si heureuse d’annoncer la bonne nouvelle ! L’aînée de la fratrie allait se fiancer cette semaine ! Quelle joie ! Madame F. avait pourtant un souci à régler : veuve depuis quelques années, elle n’avait pas réussi à réunir toute la somme nécessaire pour assurer les frais du mariage et de l’installation de sa fille. Elle se décida à se tourner vers le Vaad Harabanim qui l’avait déjà tant soutenue par le passé. Lorsqu’elle expliqua son cas à Rav Chimon, le responsable du Vaad en charge de son dossier, il lui donna rendez-vous le jour même. Elle lui expliqua qu’elle ne pouvait pas venir jusqu’au bureau du Vaad Harabanim car le soir aurait lieu l’engagement mutuel des fiancés. Rav Chimon lui proposa alors de fêter les fiançailles chez lui afin de pouvoir, en amont, s’entretenir avec elle et avec la famille du fiancé, pour proposer des solutions concrètes. Madame F. fut ravie car il lui confia qu’elle était très gênée de recevoir du monde chez elle, compte tenu de la superficie de son appartement… Une fois le rendez-vous fixé, il décrocha le téléphone qui sonnait de nouveau. C’était une bien triste nouvelle qu’il entendit. Le matin même, une jeune femme de trente-quatre ans venait de décéder, laissant derrière elle plusieurs orphelins en bas âge. Une cellule de crise avait été programmée et on demandait à Rav Chimon d’organiser la réunion d’urgence et qui devait avoir lieu à la même heure que son rendez-vous avec Madame F. De nouveau, il proposa son appartement afin d’assister à la réunion. Ne pouvant remettre à plus tard aucune des deux urgences, il s’engagea à mener de front les deux missions. À l’heure dite, une curieuse scène se déroula chez Rav Chimon. Dans le salon, on criait « Le Haïm ! » alors que dans l’une des chambres, les délégués du Vaad se consultaient pour tracer les grandes lignes qui présideraient à la création du fonds d’aide pour la famille endeuillée. Rav Chimon passait d’une pièce à l’autre, redoublant d’empressement et d’efforts pour apporter à chacun son soutien plein et entier.
Tisser les fils d’or de la solidarité
Lorsqu’on connaît l’activité fébrile qui anime tous les jours les bureaux du Vaad Harabanim, on comprend que l’histoire de Rav Chimon représente bien l’esprit de dépassement qui règne au sein de l’Association. Ensemble, les différents acteurs tissent la toile aux mille ramifications qui permettra d’obtenir un tissu social solide. Dans cette merveilleuse entreprise pour le Bien, on ne tient compte ni de ses horaires ni des heures de travail, ni de ses forces, ni de ses déplacements. Chacun veut aider de tout son cœur et contribuer par ses actions, véritables fils d’or de la solidarité, au tableau final, qui permettra de voir une famille réhabilitée, une veuve soutenue, un enfant sauvé. Même si les locaux du Vaad Harabanim sont petits et d’une simplicité exemplaire, les œuvres qui s’y créent sont solides et éternelles. C’est l’impression que l’on a lorsqu’on s’y rend : on pénètre dans un lieu chargé de Kedoucha.
La visite de Rav Barou’h Mordeh’ai Ezrahi.
Le Gaon Rav Barou’h Mordeh’ai Ezrahi a décidé de faire une visite dans les bureaux du Vaad Harabanim afin de soutenir l’Association. Immédiatement, ses traits ont laissé transparaître son émotion. « De combien de ‘Hessed sont imprégnés ces murs ! » Lorsqu’il a constaté l’amoncellement des dossiers dans les étagères, chacun portant des milliers d’histoire plus touchantes les unes que les autres, il a fait part de son admiration.
Comme le lui a raconté Rav Chimon, le ‘Hessed a tous les visages, celui de la peine comme de la joie. On passe d’une pièce à une autre avec le deuil d’un côté, en cherchant à tout faire pour la famille affligée, et de l’autre, la joie de fiançailles où l’on est présent pour aider une veuve et ses orphelins. Que de ‘Hessed ! Que de générosité ! Jamais dans l’histoire du peuple juif n’avait été mise en place une telle organisation, portée par les dons de centaines de milliers de Juifs à travers le monde. Afin qu’en aval, on retrouve les délégués du Vaad, affairés en permanence à chercher des solutions, des financements, des aides pérennes. Chaque moment est dédié à l’Autre, grâce à des centaines de réunions pour fixer les fonds spéciaux, les paniers alimentaires, les enveloppes pour les fêtes.
La Tsedaka a été réinventée lorsque Rav Yossef Chalom Elyachiv a créé le Vaad Harabanim il y a plus de vingt ans. Durant ces années, combien de nécessiteux sauvés, combien d’enfants accompagnés, combien de familles soutenues et de malades soignés !
Il n’y a pas de Tsedaka comme celle du Vaad Harabanim ! Les gestes des donateurs permettent de réunir des fonds exceptionnels. Que de mérites accumulés pour créer ce réseau unique au monde, qui permet à chacun d’accomplir, grâce à l’union, des actes de bienveillance sans fin !
L’action du Vaad Harabanim se poursuit et réalise des miracles. Victimes du terrorisme ou handicapés, malades ou personnes âgées, jeunes couples ou enfants nécessiteux, les cas ne manquent pas. Pour remédier à ces situations extrêmes et douloureuses, l’appel de la Tsedaka résonne et est entendue. Heureux est le peuple juif ! Les temps sont difficiles et le monde tremble. C’est grâce à l’œuvre commune que Hachem entendra nos prières et nous apportera la délivrance.