Actuellement, en Israël, de nombreuses familles sont entraînées en quelques mois dans la spirale des dettes. Le Vaad Harabanim a mis en place une cellule de crise afin de venir en aide à tous ceux qui n’ont pas les outils pour combattre la dépression actuelle.
Les gouttes d’eau forment des océans. Cette sentence peut être appliquée à de bonnes comme à de mauvaises choses. Lorsqu’il s’agit de dettes, le résultat se fait sentir assez rapidement. Après quelques mois, les centaines de chekalim de dettes que l’on doit rembourser à l’épicerie, au dentiste et à la compagnie d’électricité se sont accumulées. Et ce sont des milliers de chekalim que l’on doit trouver. Vers qui se tourner pour rembourser ces sommes astronomiques ? Le Vaad Harabanim a créé un comité de soutien aux familles endettées afin de leur permettre de faire rimer gestion avec raison. Car souvent, de nombreuses personnes sont dépassées par les événements et ne parviennent pas à marcher sur le fil ténu de leur budget. En période de crise, après avoir été licenciées, elles doivent apprendre les lois de la gestion, qui relèvent parfois du véritable équilibrisme.
Il n’est pas si facile de rester en équilibre sur la corde raide de la crise actuelle. En Israël, les petits salariés ont déjà été touchés, et les avre’him, souvent à la tête de familles nombreuses, sont les premiers à ressentir les effets de la récession. Le chômage frappe la couche moyenne de la société et c’est souvent, en très peu de temps, la dégringolade. Pour tous, il faut assurer le quotidien : le pain, le lait, les vêtements des enfants, les factures d’eau et de téléphone. Même lorsque le niveau de vie est bas, il y a certaines dépenses superflues qu’il faut tenter de réduire. C’est là qu’intervient le délégué du Vaad Harabanim. Lorsque les familles ressentent les premières difficultés et entament le cycle infernal des découverts bancaires, elles font appel au délégué du Vaad Harabanim. Celui-ci établit avec elles un budget rationalisé qui permet de rétablir l’équilibre. Il épluche les comptes, analyse les véritables besoins du foyer et dresse un compte rendu détaillé afin d’éviter tout achat non indispensable. « C’est incroyable ce que nous dépensions comme argent sans nous en rendre compte. Nous avons réalisé, en faisant une liste complète de toutes nos sorties d’argent, que de petites dépenses répétées chaque semaine avaient des conséquences dramatiques sur notre compte en banque. De plus, nous avons décidé de ne plus utiliser notre carte bleue comme un passe-partout magique » confie Ronite, une jeune femme de 25 ans, mère de deux enfants. Son cas n’est pas une exception et de nombreux couples font appel au Vaad Harabanim.
Parfois, les personnes qui demandent l’intervention du Vaad vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans ces cas-là, il n’y a pas de budget à équilibrer : il faut trouver des solutions pour augmenter les revenus. Dans un premier temps, l’Association octroie une allocation mensuelle temporaire. Il faut en effet absolument endiguer le flot des dettes afin de revenir à la surface. Ensuite, le délégué du Vaad Harabanim se met au service des personnes en difficulté afin de trouver un emploi mieux rémunéré. Dans certains cas, on laisse son travail à mi-temps pour passer à du plein-temps. Dans une troisième phase, l’aide du Vaad est principalement constituée par des paniers alimentaires et des bons d’achat dans les supermarchés. Lorsque la famille se sent assez forte, elle peut voler de ses propres ailes. Car le souci premier du Vaad Harabanim, tout en étant la plus importante caisse de tsedaka (présente dans toutes les villes d’Israël), est de ne plus, à plus ou moins long terme, distribuer de tsedaka…