C’est parce qu’ils connaissent l’importance de l’aide aux nécessiteux qu’ils l’ont fait. C’est parce qu’ils savent combien cette aide est précieuse et chère aux yeux d’Hachem qu’ils se sont réunis. Qui sont-ils ? Quelle mitsva exceptionnelle ont-ils accomplie ? A quel moment unique de l’année ont-ils tenu à s’unir ? Découvrons ensemble la grandeur de la prière des Sages de la génération.
Les grands Rabbanim de notre génération n’ont pas de temps à perdre. Chaque minute est comptée car leur charges sont immenses et leur devoir sans limite. Pourtant, ils se sont mobilisés quelques heures avant Roch Hachana afin de prier pour les donateurs du Vaad Harabanim. Seulement quatre heures avant la fête, alors que le jour le plus important de l’année se dessine, et que tous les Juifs du monde s’affairent à finir les derniers préparatifs, les Guedolé hador se sont réunis au Kotel. Leur souci : répondre à l’appel de l’Association de tsedaka afin d’aider notre peuple. Les grands Sages se sont retrouvés et leurs voix vibrantes ont retenti comme un véritable chofar sur les vestiges du Temple. Ils ont accompli cette mitsva avec tout leur cœur, et ont entrepris un déplacement parfois difficile, ne redoutant ni la fatigue ni la tension du jour. Car certaines mitsvoth ne peuvent attendre et doivent être arrachées au temps.
Le Am Israël va être jugé. Chacun d’entre nous aura son nom inscrit dans le livre de la vie, dans le livre de la santé et de la parnassa… Mais quelle vie ? Quelle parnassa ? Les derniers instants avant la tombée du jour ont une importance cruciale, et les Rabbanim le savent bien.
Le Vaad Harabanim a organisé une prière très spéciale car son œuvre est marquée du sceau de la grandeur. Des millions de chekalim sont déversés chaque année, véritable corne d’abondance, grâce au soutien de milliers de Juifs solidaires de par le monde.
Cette prière, unique en son genre, a comme participants les plus illustres Sages de notre temps. C’est d’abord notre Maître Rav Azriel, directeur du Vaad Harabanim, qui s’est introduit en toute discrétion dans la grotte du Kotel, cette petite salle attenante au Mur des lamentations, réservée spécialement pour l’occasion. Puis Rav Reouven Elbaz, Rav Yaakov Hillel, et Rav David Cohen, tous trois Raché Yechiva d’institutions très importantes à Jérusalem, ont traversé le parvis pour rejoindre Rav Azriel. Accompagnés de quelques très proches élèves, ils ont tenu à se joindre au miniane exceptionnel et historique formé au pied du Kotel, lieu mythique que la Présence divine n’a jamais quittée. Rav Chmouel Auerbach est ensuite arrivé, suivi par Rav Pin’has Scheinberg et notre Maître Rav Yossef Chalom Eliachiv.
L’atmosphère était intense. Les hommes présents étaient conscients que la réunion de tous nos Maîtres, à un endroit aussi symbolique et à une heure aussi cruciale, relevait de la volonté divine. La prière de min’ha dirigée par Rav Azriel commença. Ensuite, les Maîtres et leurs élèves récitèrent les Tehilim pour la réussite des donateurs du Vaad Harabanim. Après ces Psaumes, une prière spéciale fut récitée en leur honneur. La voix des Sages parfois saccadée, parfois continue, semblaient s’unir pour devenir un appel à la miséricorde divine : comme le son du chofar durant les tekioth, certains sons ressemblaient aux pleurs du nourrisson, d’autres aux lamentations du déshérité. Certains ressemblaient aux sanglots, d’autres à l’invite messianique. Tous déchiraient les cieux.
Après le départ des Sages, une dizaine de délégués du Vaad Harabanim est restée, afin de prier nominalement pour chaque donateur et invoquer leurs requêtes, tenant dans leurs mains tremblantes des listes de plus de 100 pages. Des heures durant, alors que le soleil se couchait, ces érudits se sont tenus debout, et n’ont pas fléchi. Ils ont prononcé chaque nom et chaque demande, ils ont invoqué le Ciel de toutes leurs forces et ont supplié avec amour. Pour vous, pour le peuple juif.