Il y a plus de deux mille ans, les Juifs, contre toute attente, triomphèrent de l’une des armées les plus puissantes au monde. Ils purent retourner dans le Temple et faire briller de nouveau la Menora. Quel est ce feu sacré rallumé dans le Temple par les Cohanim ? Quelle est cette lumière qui nous permit de surmonter l’une des plus grandes obscurités de notre histoire ? Le miracle de Hanouka est-il encore possible ?
Après une guerre sans merci contre des ennemis féroces qui souhaitaient nous détruire et déraciner la Thora du peuple juif, nous avons pu vaincre : la victoire des Maccabées, les Cohanim qui lancèrent la révolte, n’est pas due à leur force physique ni à leur habileté tactique. Elle n’est pas due non plus au nombre ou à l’armement des troupes. Comme le dit le texte : « Tu livras les puissants aux mains des faibles, les nombreux aux mains du petit nombre, les impurs aux mains des purs, les impies aux mains des justes et les iniques aux mains de ceux qui se consacrent à l’étude de Ta Torah. » C’est de la force d’Hachem qu’étaient investis les fils de Yehouda. Mais ce n’était pas de la force physique. C’était la force qui anime le cœur juif devant le danger, devant le doute, devant les épreuves. La force que l’on puise au fond de l’âme, quand on appelle le Tout-Puissant avec des larmes pour qu’Il nous délivre de la mort, de la souffrance et de la déréliction. Cette force triompha car elle scellait, une fois de plus, l’alliance entre D.ieu et Son peuple. Il délivra les Juifs. Il délivra le Temple. Les idolâtres furent chassés, le service rétabli. La fiole d’huile brilla huit jours, alors qu’elle ne devait pas durer plus d’un jour. Les Cohanim auraient dû être décimés et le peuple rendu esclave. Mais rien de tout cela n’arriva car le miracle se produisit, miracle de la prière et de la ferveur. Miracle de la foi et de la confiance. Le miracle est encore là, présent à chaque fois que nous nous tournons vers Lui, afin d’apaiser nos frères et leur douleur. C’est grâce à l’élément immatériel que l’on nomme unité, cette solidarité qui aujourd’hui encore cimente notre peuple, que l’on peut vaincre toutes les épreuves.
Vibrant appel au Kottel
Le tunnel du Kottel est obscur. Il faut suivre plusieurs couloirs de pierre avant de parvenir face à l’endroit le plus saint du Temple, le Saint des Saints. Marchant sur les traces de leurs illustres ancêtres, des Cohanim avancent, l’âme resplendissantes des vertus et des mérites de leurs pères. Ils n’ont pas oublié. Ils sont les dépositaires du message des ‘Hachmonaïm. Leurs yeux s’habituent à l’obscurité et ils progressent en prononçant des versets de Tehilim. Comme chaque année, une prière est organisée par le VaadHarabanim pour soutenir les plus démunis, et demander de l’aide au Tout-Puissant dans la guerre livrée à la misère. Grâce à tous ceux qui soutiennent le Vaad, des milliers de familles sont sauvées, et reçoivent une aide, qui, comme la petite fiole d’huile, peut illuminer leur vie. Les voix des Cohanim s’élèvent pour faire ce vibrant appel : « D.ieu du monde, sauve Tes enfants comme Tu l’as fait du temps de l’épreuve ! Que ceux qui donnent pour les indigents de Ton peuple soient sauvés de tout mal ! ». Ce soir, c’est le huitième jour de Hanouka. Toutes les lumières brillent en même temps, comme les voix du peuple et de ses Maîtres vibrent d’une même émotion. Parce que le miracle est là, pour tous ceux qui y croient.