Quand les valises de rentrée se préparent et que les tablées de fêtes s’imaginent, d’autres comptent les gouttes de chimiothérapie ou les pièces pour acheter un cartable. Grâce au Vaad Harabanim, et à notre soutien, ils peuvent encore croire à un avenir meilleur.
Peut-être réussiront-ils à obtenir un cartable d’occasion pour le CP.
Ou peut-être pas.
Peut-être recevront-ils une enveloppe et iront acheter de quoi manger pour la fête, une grenade, du jus de raisin, un pot de miel…
Ou peut-être pas.
Pendant que nous savourons les vacances, que nous planifions la rentrée avec joie, que les menus de fête se dessinent et que les listes scolaires s’allongent – les familles aidées par le Vaad Harabanim, elles, essaient simplement de survivre un jour de plus. Peut-être, grâce à nous, ce jour sera un peu plus doux.
Un été d’épreuves
Judith n’aurait jamais imaginé un été aussi cruel. À peine quelques jours après le mariage d’Ouriel, son fils aîné, elle se retrouve assise à l’hôpital, observant le traitement de chimiothérapie qui s’infiltre dans le bras d’Eliyahou, son mari.
Une goutte, puis une autre. Celui qui dansait encore avec entrain au mariage repose maintenant, les yeux fermés, affaibli, souffrant.
« Les enfants s’amusent à la maison ? » demande-t-il soudain.
Judith hésite. Que répondre ? Elle aurait voulu qu’ils partent en famille, rire avec le jeune couple, allumer le barbecue jusqu’à la nuit tombée. Mais à la place, dix enfants de tous âges se débrouillent seuls, tombés du tourbillon joyeux des préparatifs dans l’angoisse d’une maladie menaçante. « Maman, quand tu rentres ? » répètent-ils. Et les médecins répètent : « s’il est fort, il guérira. »,Mais comment être fort quand la banque appelle pour signaler que les chèques de la salle de mariage sont sans provision ?
Depuis deux mois, aucun des deux parents ne travaille. Les dépenses explosent. Les vacances coûtent. La rentrée approche avec ses exigences… Et sur le frigo, la liste des courses s’allonge.
Du pain, un cartable… et de la dignité
Pour des centaines de familles suivies par le Vaad Harabanim, notre don est une question de survie. Du pain sur la table. Un habit pour la rentrée. Un simple crayon dans la trousse. Ils attendent cette Tsedaka comme on attend de l’oxygène. Avec une prière et avec dignité. Et une confiance dans la Providence divine qui éveillera dans notre cœur l’envie de donner.
Yaël : grande sœur et petite fiancée
Yaël attend aussi. Fiancée depuis peu mais mère de substitution depuis l’âge de douze ans. Encore enfant, alors que ses camarades sautent à la corde, elle trie le linge, prépare des repas, console ses frères et sœurs.
Ce jour-là, sa mère lui montrait le petit souvenir préparé pour sa bat-mitsva.
Elle souriait devant les fleurs roses, avant de réaliser que sa mère ne répondait plus. L’ambulance est arrivée. Le père, livide, suivait le brancard. Puis la ‘Hevra Kadicha a préparé un cercueil et apporté des chaises basses. Et la vie a basculé.
Yaël, l’aînée, a pris le relais. Malgré ses douze ans.
Elle a essayé de toutes ses forces. Mais une enfant ne peut pas préparer Pessa’h seule. Ni cuisiner pour les fêtes. Parfois, des âmes généreuses les accueillaient pour Chabbat. D’autres fois, ils restaient seuls, autour d’une table garnie de tranches de pain et de boîtes de thon. Dix ans ont passé. Le père travaille jour et nuit, peinant à joindre les deux bouts. La famille nombreuse a déménagé dans un petit appartement. Yaël a tenté de le rendre chaleureux. Et maintenant, comment pourrait-elle demander de l’aide à son père pour se marier ?
Les fêtes approchent, et les épaules de son père ploient déjà.
Notre cœur peut les relever
Quand nous hésitons sur le montant du don à adresser au Vaad Harabanim, pensons à eux. À Judith et Eliyahou ainsi qu’à Yaël et ses frères et sœurs. À ces milliers de familles, de parents, d’enfants, de malades et de veuves, qui espèrent simplement un peu de lumière. Un peu de force. Un souffle de vie.