Le secret des Sages - Vaad harabanim : Vaad harabanim Le secret des Sages - Vaad harabanim

Le secret des Sages

13/19/5769 08.09.2009

La prière de 40 jours, organisée plusieurs fois par an par le Vaad Harabanim est une tradition ancrée dans le peuple juif depuis des temps ancestraux. Le miniane du Vaad se rend devant le Kotel pour demander la clémence divine et permet à de nombreux Juifs de voir leurs requêtes exaucées. Pourquoi ? Quel est le secret des Sages d’Israël ? Il faut remonter à Moché Rabbénou pour avoir la réponse…

 

Moché Rabbénou a prié 40 jours sans interruption, sans manger ni boire, au sommet du Mont Sinaï pour obtenir le pardon pour le peuple juif puis les secondes Tables de la Loi. De Roch ‘Hodech Eloul jusqu’au jour de Kippour, il a prié. Et le jour du pardon, il est redescendu avec les Tables de la Loi. Cette tradition d’une prière de 40 jours s’est perpétuée au sein de notre peuple. Et de nombreux Juifs ont pu constater, avec un sentiment de reconnaissance et une émotion sans pareille, la force de cette segoula. C’est le cas d’Arié. Ce jeune homme de 27 ans étudiait très sérieusement dans l’une des Yechivoth les plus réputées du pays. Il était aimé et respecté par ses maîtres et ses amis. Une seule ombre ternissait ce tableau : Arié désirait ardemment se marier mais ne trouvait pas l’épouse qui lui correspondait. Ses recherches étaient vaines et malgré une grande confiance en D.ieu, il lui arrivait parfois de perdre espoir. Son entourage s’inquiétait car tous les jeunes hommes de son âge avaient déjà fondé un foyer. Mais Arié restait seul et découragé.

La vieille ville de Jérusalem. Après avoir traversé d’étroites ruelles ombragées, on découvre le parvis du Kotel. La lumière semble alors éclater sur la blancheur des dalles. Le ciel, d’un bleu parfait, n’est altéré par aucun nuage. Le soleil resplendit et éblouit celui qui lève les yeux vers la voûte céleste. Près du Mur, des fidèles prient avec concentration. Parmi eux, Arié est particulièrement appliqué. Il a décidé de venir prier 40 jours d’affilée afin d’obtenir la miséricorde divine. Il s’adresse au Tout-puissant et Le supplie de pouvoir rencontrer sa fiancée, où qu’elle se trouve. Son cœur déborde d’émotion et ses yeux sont remplis de larmes.

 

Le 40e jour

 

Les parents d’Arié habitaient au cœur de la vieille ville et ce dernier profitait des vacances de la Yechiva pour se rendre chez eux et entreprendre la prière de 40 jours devant le Mur des lamentations.

Chaque matin, il s’y rendait. Chaque matin, il espérait. Grâce à D.ieu, il n’avait pas beaucoup de chemin à faire. Mais souvent, il était sur le point de rompre son vœu. A la fin des 40 jours, il dut retourner à la Yechiva. Malheureusement, durant les mois qui suivirent, il n’eut aucune proposition sérieuse. Des fiançailles ? Il n’y pensait même plus. Sa déception était immense. Tous l’encourageaient et lui donnaient des exemples d’autres jeunes gens qui, après de longues recherches, avaient trouvé l’âme sœur.

Arié ne renonça donc pas. Quelques mois plus tard, il se rendit à nouveau chez ses parents et décida de recommencer la prière de 40 jours. Peut-être n’avait-il pas eu assez d’élan vers D.ieu ? Peut-être ne s’était-il pas assez concentré ? Après 40 jours d’efforts considérables, l’espoir vrillé au corps, Arié reprit une existence normale. De nouveau, plusieurs mois passèrent sans qu’aucune proposition n’aboutisse. Un jour, désespéré, il se confia à Daniel, son meilleur ami. Ce dernier lui conseilla d’adresser au plus vite un don au Vaad Harabanim en demandant de prier pour lui 40 jours au Kotel.

Arié n’était pas très convaincu : il venait lui-même de le faire, deux fois, sans résultat. Daniel lui raconta les dizaines de témoignages d’hommes et de femmes qui avaient vécu de véritables miracles après avoir participé à l’œuvre du Vaad Harabanim. Arié se laissa convaincre.

Une semaine plus tard, Méïr, un jeune étudiant de la Yechiva qui venait d’arriver pour la cession d’étude de l’été, demanda à Arié s’il appartenait toujours à la catégorie des célibataires. « Hélas » soupira ce dernier. Méïr lui expliqua alors que sa sœur, Tamar, âgée de 25 ans, cherchait à rencontrer un jeune homme qui lui correspondait exactement. Arié écouta, réfléchit et trouva la proposition très intéressante. Il était encore un peu dubitatif car les longues années d’errance passées dans le labyrinthe des chidou’him lui avait fait perdre sa confiance en lui. Pourtant, bientôt, il rencontra la jeune fille. Tamar trouva grâce à ses yeux. Et il trouva grâce aux yeux de Tamar. Le 40e jour de la prière du Vaad Harabanim, alors que le soleil se couchait sur la vieille ville, des chants retentirent dans l’une des maisons toutes proches du Kotel. Des « mazal tov » fusaient et des larmes de reconnaissance, comme des perles de rosée, coulaient sur le visage des nouveaux fiancés.

 

Quand l’espace rencontre le temps

 

Comme Arié, des centaines de cas désespérés font appel au Vaad Harabanim tout au long de l’année afin de participer à la prière de 40 jours organisée par l’Association. Quel est le secret de cette prière si particulière ? Et pour quelle raison les milliers de personnes qui transmettent leurs noms au Vaad sont-ils entendus ? Nous disposons de plusieurs éléments de réponse, dont le point commun est peut-être l’une des qualités principales de son initiateur, Moché Rabbénou. En effet, cet immense prophète avait été choisi pour sa capacité à « porter le joug de son prochain ». A son instar, le miniane de Rabbanim et de Talmidé ‘ha’hamim, choisi pour prier en faveur de toute personne en difficulté, se préoccupe de tout son cœur des petits et grands soucis du peuple auquel il se dévoue corps et âme.

Afin de ne pas repousser cette prière si importante, le miniane se réunit tous les jours, à la même heure, qu’il pleuve ou qu’il vente. Composé d’érudits, ce miniane a atteint un niveau de proximité divine exceptionnelle. Pour chacun d’entre eux, les listes de noms ne sont pas de simples listes. Ils savent que derrière chaque nom se cache une histoire unique : un vieil homme qui souffre à l’hôpital, une jeune fille qui attend son zivoug, un père de famille qui redoute le verdict d’un procès qui lui a été attenté injustement. Les Rabbanim prononcent chaque nom avec l’intention particulière qui transforme une simple requête en prière fervente. La force de la tsedaka associée à cette prière est capable, alors, de bouleverser les décisions divines. Donner aux nécessiteux, c’est les aider à sortir de leur situation. Les gestes que nous faisons envers les autres sont pris en compte par le Ciel : D.ieu voit nos efforts, nous entend et nous soulage de nos soucis. Devant le Kotel, à l’endroit le plus proche du Kodech haKodachim, l’émotion est à son paroxysme. Le Saint des Saints requiert une solennité spéciale. D’autant que l’espace semble rejoindre le temps : c’est au milieu de la nuit, moment particulièrement propice à la clémence divine que se réunissent les Sages pour partager, ensemble, leur secret.

 

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