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Pour notre frère dans la détresse

5/13/5773 24.01.2013

Une famille de Français qui décide de faire son alya. La terrible maladie qui frappe, sans pitié. Un mari et des enfants, seuls dans la nuit du désespoir. Mais vous pouvez aider le printemps à revenir dans leur vie.

 

– Veux-tu fermer la fenêtre s’il te plait ?

C’était le printemps mais un vent léger pénétrait dans la chambre d’Hadassa*. Son regard se fixait sur Raphael*, qui ne pouvait empêcher ses larmes de couler. Il savait que son épouse souffrait terriblement, et qu’elle faisait des efforts surhumains pour ne pas le montrer, pour ne pas se plaindre.

La terrible maladie avait envahi le corps d’Hadassa depuis déjà deux ans. Deux ans de douleur et d’angoisse, mais aussi d’espoir et de lutte. Mais depuis quelques semaines, son état de santé s’était beaucoup dégradé, et Raphael savait ce qui les attendait. Hadassa avait tenu à sortir de l’hôpital et malgré les difficultés, elle était maintenant à la maison, auprès de son mari et de ses cinq enfants.

Le temps du bonheur

Les années de bonheur défilaient devant leurs yeux. L’installation en Israël quelques années plus tôt. Le passage au merkazklita puis la recherche d’un logement et celle d’un emploi, et enfin la scolarisation des enfants. Tout le parcours avait été fait dans la joie, malgré les obstacles. Raphael avait dû renoncer à ses prétentions car, à trente-huit ans, il n’avait pu retrouver un poste équivalent à celui qu’il occupait en France. Il avait dû perfectionner ses connaissances en hébreu et suivre une formation accélérée. Quant à Hadassa, courageuse, toujours partante, elle avait cherché les meilleures écoles et visité les différents quartiers de Jérusalem. Elle avait parlé aux enseignants, contacté des Rabbanim, parcouru des kilomètres et des kilomètres afin de trouver l’endroit idéal pour leur installation. Et puis un jour, elle a avait trouvé le nid dans lequel toute la famille allait s’installer, celui dans lequel elle était maintenant revenue, après des semaines d’hospitalisation.

Tout avait commencé un soir par des douleurs qui semblaient bégnines. Les premiers examens n’avaient pas été très alarmants mais les médecins conseillèrent de ne pas s’en tenir là, car il y avait des éléments qui leur échappaient. Effectivement, après plusieurs semaines d’incertitude, la nouvelle était tombée : c’était la maladie tant redoutée, et le cauchemar allait commencer pour Hadassa, Raphael et les enfants.

Leur cœur d’enfants

Au début, ces derniers ne se rendirent compte de rien. Mais les plus grands comprirent rapidement. Les allers et venues à l’hôpital, la fatigue de leur mère. Le désespoir de leur père. Hadassa maigrissait et devenait plus pâle de jour en jour. Raphael resta auprès de son épouse tout au long de cette redoutable épreuve. Il l’accompagnait pour les chimiothérapies, lui tenait la main et la soutenait dans les moments de découragement. Mais les soins s’intensifièrent, et Raphael dû se rendre totalement disponible afin de s’occuper de ses enfants, et aussi de tous les travaux ménagers, épaulé par ses filles qui priaient et espéraient, tout au fond de leur cœur d’enfant. Le soir, Raphael entendait leurs pleurs étouffés dans leurs lits. Le matin, elles partaient à l’école sans pouvoir embrasser leur mère, trop souvent à l’hôpital. Mais elles se voulaient fortes, pour ne pas montrer à leurs jeunes frères leur profond désarroi.

Au bout de quelques mois, Raphael abandonna son travail. La situation financière en pâtit. Mais il n’avait pas le choix : fallait-il abandonner sa chère épouse à son triste sort ? Il n’avait pas de famille en Israël et devait tout assumer, seul. Il emprunta de l’argent afin de survivre, l’espoir chevillé au corps. Les traitements étaient coûteux et il savait qu’il n’en n’avait pas les moyens. Mais pour sauver la vie de sa femme, il n’y avait pas d’autre alternative, et il n’hésita pas une seconde.

 J’ai de la chance

Au fil des semaines, l’état de santé d’Hadassa se dégradait à vue d’œil. Raphaël voulait croire en la vie. Il luttait de toutes ses forces pour ne pas nourrir des pensées morbides. Mais Hadassa était lucide. Elle savait. Elle avait accepté.

Un jour de printemps, elle rendit son âme pure au Créateur, après avoir embrassé ses enfants :

– J’ai de la chance de pouvoir vous serrer dans mes bras une dernière fois.

Ce fut un choc terrible. Des pleurs permanents. Des cris dans la nuit. Comment se consoler d’une si grande perte ? Parfois, Raphael croyait voir Hadassa dans la cuisine en train de préparer à manger. Ou il l’apercevait près de la porte, en train de donner les dernières recommandations à ses enfants avant de partir à l’école : « Traversez avec quelqu’un et mangez votre sandwich ! »

Tout cela était fini.

Pourtant, aujourd’hui, la vie continue. Raphael sait qu’il n’a pas le droit de sombrer dans le désespoir. Pour ses enfants. Pour Hadassa. Il veut croire dans l’avenir. Mais il ne sait pas vers qui se tourner.

Au jour le jour, il a besoin d’aide : que ce soit pour les tâches quotidiennes de la maison (le ménage, le linge, …) pour les repas ou garder les enfants. Il doit retrouver un travail, ce qu’il ne peut pas pour l’instant, car il doit s’occuper de sa famille et assumer tous les rôles. Quant aux enfants, ils ont besoin d’un soutien psychologique et scolaire.

Tout cela demande des fonds. Raphael peut retrouver une vie normale et reconstruire, malgré les blessures. Issus de la communauté française, Raphael et ses enfants sont nos proches. Peut-être les connaissez-vous.

Avons-nous le droit de nous détourner d’eux ? C’est à eux que le drame est arrivé mais cela aurait pu toucher n’importe qui d’entre nous. Raphael est notre frère et nous devons l’épauler dans ces heures difficiles. Nous devons lui ouvrir la porte de notre cœur, en créant un fond d’aide spéciale entre Juifs français. C’est la seule chance qu’il a aujourd’hui de remonter la pente. Alors n’hésitons pas et donnons-lui la force et les moyens de continuer.

 

Si vous souhaitez soutenir Raphael et sa famille, cliquez ici et précisez que votre don est pour le fond 3291.

 

*Les noms sont fictifs par souci de discrétion