C’est bientôt Pourim. La fête la plus joyeuse, la plus colorée et la plus rythmée du calendrier. Entre déguisement, festin et méguila, nous célébrons la grande délivrance du peuple juif. Quelle occasion plus merveilleuse de partager notre joie avec nos frères qui souffrent ?
La fête approche, et, dans toutes les familles, ce sont les préparatifs qui commencent. Qui sera clown, qui sera princesse ? Les enfants vont se déguiser et rivaliser d’imagination pour ce jour si particulier où chacun donnera cours à sa créativité. Ils attendent avec impatience cette journée si spéciale. Les mamans ne sont pas en reste. Certaines ont entrepris de créer elles-mêmes les déguisements. D’autres se lancent dans des achats effrénés. Toutes doivent préparer le michté, qui sera l’occasion de recevoir la famille et les amis, dans une atmosphère baignée de joie et de sainteté. Les hommes préparent de beaux divré Thora : c’est bientôt la lecture de la Méguila et chaque mot appelle une interprétation, un ‘hidouch original.
En Erets particulièrement, l’ambiance bat son plein. Le jour de Pourim, dans toutes les villes, pour tous les Juifs, « c’est la lumière, la joie, l’allégresse et la gloire ». Encore aujourd’hui, les mots de la Méguila sont d’actualité. Nous ressentons tous cette atmosphère qui s’exprime tout particulièrement dans les rues : les passants, en liesse, chantent et dansent. On apporte les michlo’hé manoth à nos proches à qui l’on a préparé de bons mets, les enfants marchent en arborant leurs beaux costumes, les jeunes étudiants de Yechiva entrent dans les maisons le temps de réjouir leurs habitants. La joie est débordante et dès après la Méguila, dans tous les foyers, c’est le festin traditionnel.
Mais ce Pourim idéal, tel que nous le vivons chaque année, n’est pas celui de tout le monde. Il existe près de chez nous des hommes et des femmes qui ont une toute autre perception de la fête.
Moché est un père de famille respectable. Il a sept enfants et est employé à la mairie. Jusqu’à il y a deux semaines, il menait une existence tranquille avec sa famille. Et puis un matin, en l’espace de quelques heures, il a tout perdu : un court-circuit a provoqué un incendie et son appartement a été dévasté. Grâce à D.ieu, personne n’était là et les dommages ne sont que matériels. Il est certain que c’est une grande chance mais Moché et les siens n’ont plus de maison. Ils ont dû louer un studio où les enfants dorment par terre sur des matelas. Tous les meubles, tous les vêtements, l’électroménager, les effets personnels, tout est parti en fumée ! Il ne reste plus rien à Moché et à sa famille qui doivent repartir de zéro…
Certes, l’assurance remboursera la rénovation de l’appartement qui n’est plus qu’un tas de cendre aux murs noirs entièrement de suie. Mais comment racheter les meubles et tout le reste ? C’est une sensation très étrange de ne plus disposer d’aucun des objets auxquels ils étaient si habitués. Plus de lit pour dormir, plus de chaise pour s’assoir, plus même un stylo pour écrire !
Ce Pourim va être très différent des autres. Moché ne pourra pas, comme l’année dernière, inviter ses frères et sœurs et leurs familles. Il ne pourra pas envoyer ses enfants apporter les michlo’hé manoth, ni leur ouvrir la boîte des déguisements qui faisait leur bonheur.
Moché ne pourra jamais oublier ce Pourim qui ne ressemblera à aucun autre. Cependant, grâce à la solidarité juive qui anime chacun d’entre nous, nous pouvons être là, à ses côtés. Avec un simple geste, nous pouvons lui montrer que tout un peuple est avec lui, connaît ses besoins et répond à l’appel pour le soutenir.
Pour Rina aussi, ce Pourim sera une grande épreuve. Cette jeune femme, mariée depuis huit ans, a quatre petits enfants. Elle menait jusque là une vie simple et heureuse. Mère au foyer, elle partage son temps entre l’éducation de ses enfants et l’entretien de sa maison. Entre la préparation des bons petits plats qui font la joie de toute la famille, les courses et le ménage, ses journées sont bien pleines…
Mais un jour, en fin d’après-midi, elle reçut un appel de l’hôpital. Son mari avait perdu connaissance dans la rue. « Venez tout de suite, son état est grave ! », avait-elle entendu à l’autre bout du fil. Son sang ne fit qu’un tour et elle se précipita au service des urgences. Mais il était déjà trop tard et le temps d’arriver, son mari s’était éteint. Rina était veuve. Elle, l’épouse comblée, venait de perdre ce qu’elle avait de plus cher. Chalom avait été emporté par un infarctus, laissant quatre jeunes orphelins éplorés.
Pour Rina ce fut un drame terrible. Du jour au lendemain, son existence s’est transformée en cauchemar. Durant la période des chiva, elle était très entourée mais dès après, ce fut le grand vide. Elle se retrouva seule, avec ses enfants, qui étaient très déstabilisés. Tous ses efforts se concentrèrent sur eux. Mais bientôt, elle se rendit compte qu’elle devrait lutter sur un nouveau front, celui de la parnassa. Rina est une maman exemplaire. Elle s’occupe de ses quatre enfants – dont le plus jeune n’a pas un an – avec patience, amour et un dévouement total. Elle doit être présente à chaque instant pour les diriger et les choyer. Mais elle doit également faire face à la dure réalité et trouver des moyens de subsistance.
Nous ne pouvons pas redonner à Rina son mari. Nous ne pouvons pas être là pour diriger la table de chabbath ni dire un mot gentil à chaque enfant. Nous ne pouvons pas être à ses côtés pour l’encourager avec un sourire complice. Mais nous pouvons être là pour la sauver des soucis financiers. Tout le peuple d’Israël peut être derrière elle, comme une muraille de protection qui la sauvera des grandes intempéries de l’existence. Aider une veuve et des orphelins est une des grandes mitsvoth de la Thora, particulièrement appréciée par Hachem. Ce Pourim, nous aurons l’occasion de montrer à Rina notre empathie et notre amour.
Ephraïm est un avre’h de 27 ans. Tout le monde sait qu’il va devenir un grand talmid ‘ha’ham tant il fait preuve de sérieux et d’assiduité. Mais Ephraïm doit affronter une épreuve terrible. Deux jours avant Soukoth, Yossi, son fils de deux ans, ne s’est pas senti bien. Après une visite de routine chez le médecin, ce dernier détecte quelque chose d’alarmant et prescrit une analyse de sang.
Plusieurs jours plus tard, la terrible nouvelle s’abat comme un couperet : Yossi est atteint d’une leucémie. Pour Ephraïm et son épouse c’est le début d’un tourbillon d’épreuves sans fin. Yossi doit d’abord passer une série d’examens complémentaires, puis suivre un début de traitement. Il doit dire au revoir à ses amis du gan car il est très fragile et peut contracter n’importe quelle maladie, ce qui peut lui être fatal. Chaque montée de fièvre, chaque rhume fait naître de grandes inquiétudes.
Deux fois par semaine, Ephraïm se rend avec Yossi à l’hôpital, en alternance avec son épouse. C’est autour de ces allers-retours interminables dans les longs couloirs du service de cancérologie que s’organise désormais l’emploi du temps de toute la famille. Or, si les traitements généraux sont pris en charge par la sécurité sociale, de nombreux frais incombent à Ephraïm : des médicaments onéreux aux frais de repas à l’hôpital en passant par les baby sitter et les transports, tout cela doit être assumé par Ephraïm. De plus, sa femme a dû quitter son emploi pour s’occuper de Yossi et des différentes démarches médicales et administratives. La situation financière est donc particulièrement difficile. Et pour affronter l’avenir, Yossi et son épouse doivent s’armer de courage : le traitement en cours doit durer deux ans. Deux ans au chevet de Yossi. Deux ans bouleversés et bouleversants. Deux ans d’angoisse et de prières.
Pour que ces deux ans soient supportables, pour qu’Ephraïm et sa femme trouvent la force de lutter et de donner le meilleur d’eux-mêmes, nous serons présents. Cette année, Ephraïm et sa famille passeront Pourim à l’hôpital. Mais nous serons à leurs côtés afin de l’épauler et alléger les charges qui pèsent sur lui.
Pour Moché, Rina et Ephraïm, et des milliers d’autres, ce Pourim ne ressemblera à aucun autre et sera très différent du nôtre. Mais ensemble, nous pouvons les soutenir et leur montrer l’union du peuple juif.
Car lorsqu’un délégué frappera à leur porte et leur remettra une enveloppe contenant vos dons et votre amitié, ils sentiront que tout un peuple est avec eux. Ce sera notre manière de partager notre joie.
Cette année, vos matanoth laevionim permettra de soutenir des personnes qui vivent des situations extrêmes et qui ont véritablement besoin de nous.
Si vous souhaiter transmettre vos Matanot Laevyonim par l’intermediaire du Vaad Harabanim, cliquez ici.