Tout peut changer en un instant. Tout peut basculer, de l’obscurité à la lumière, de la tristesse à la joie. C’est la force de Pourim, la force de votre don. Ensemble, renversons les décrets…
Les préparatifs de Pourim ont été longs mais quel résultat ! Depuis un mois, les enfants ne pensent qu’à ça. Qui sera Morde’haï ? Qui sera la Reine Esther ? Qui choisira la combinaison d’astronaute et le costume de cowboy ? Chaque enfant veut offrir plusieurs Michlo’he Manot à ses amis. Tout cela a un prix, mais c’est Pourim, et la fête doit être aussi réussie que possible…
Et lorsque le jour J arrive, la joie est au rendez-vous. Les rues sont remplies de petits anges qui apportent leurs jolis colis à leurs amis, vêtus des plus beaux costumes. Mais de l’autre côté de la rue, une famille semble absente des festivités. C’est la famille C. Dans leur appartement, pas de lumière, pas de musique. Que se passe t-il ?
Pourquoi tant de tristesse ?
Myriam a les yeux rouges. Elle redoutait ce moment mais n’avait pas imaginé qu’il serait aussi éprouvant. Veuve depuis quelques mois, elle donne toujours l’image d’une femme soignée, dont la force intérieure parvient à vaincre l’adversité. Pourtant, Myriam souffre. Elle souffre pour ses enfants, petits orphelins si fragiles. Financièrement, la situation est catastrophique. L’aide de l’Etat est insignifiante et Myriam doit payer tous les mois un loyer onéreux. Elle a pensé à déménager mais ses enfants sont scolarisés dans le quartier et il serait trop déstabilisant de les déraciner. Elle souffre en ce jour de Pourim car elle n’a pas trouvé de solution pour préparer la fête. L’épicerie ne lui fait plus crédit et elle n’a pu acheter à ses enfants de quoi acheter les Michlo’he Manot. Le festin ? Un peu de pain et du fromage feront l’affaire. Mais elle a honte d’envoyer ses enfants dehors avec leurs vieux déguisements rapiécés. Elle aurait voulu partir. Mais où ? Avec quel argent ? Pour l’instant, personne n’a encore frappé à la porte, mais elle redoute le moment où un voisin apportera un magnifique Michlo’he Manot et qu’elle ne pourra rien lui donner.
Le contraste est douloureux. Chez les autres, c’est la fête, la musique mêlée aux rires, les rondes, les farandoles. Chez Myriam, c’est le silence, ponctué par les cris de disputes entre les enfants.
Soudain, quelqu’un frappe à la porte. C’est le moment tant redouté. Myriam s’approche, tremblante. Elle espère que ce n’est pas un voisin, que c’est une erreur. Elle ouvre doucement, comme pétrifiée. Il n’y a personne. Mais elle entrevoit une enveloppe. Elle la saisit doucement et aperçoit un logo, celui du Vaad Harabanim. Son cœur semble s’emballer. Il bat la chamade. Elle n’ose espérer. C’est bien son nom inscrit sur l’enveloppe. Elle l’ouvre sans trop y croire.
De la stupeur à l’allégresse
Dans l’enveloppe, les billets sont bien réels. Myriam laisse échapper un petit cri. Les enfants se regroupent autour d’elle, médusés. « Nous avons de quoi acheter tout ce dont nous avons besoin ! » exulte t-elle. « Je vais au supermarché ! Préparez la table et invitez vos amis, je reviens dans une heure ! »
La tristesse s’est transformée en joie et subitement, la maison a pris des airs de fête. Les visages tendus se sont ouverts, les sourires ont remplacé les larmes. On a ouvert les fenêtres et enfin, on s’est senti de la partie. On a humé les odeurs des bons petits plats en sachant que, bientôt, les mêmes envahiront la maison. C’est le bonheur retrouvé, malgré les épreuves. Maman a placé l’enveloppe du Vaad Harabanim sous le portrait de papa. De là-haut, il veille sur elle et sur ses enfants.
Comme la famille de Myriam, ils sont encore trop nombreux à redouter l’arrivée de Pourim.
Nous pouvons participer au dessein divin et rendre la fête réellement renversante. En défiant la fatalité et en donnant au Vaad Harabanim, nous transformons l’impossible. Nous changeons la vie de nos frères.
Pourim samea’h à tous !