Rav Yaakov Hillel est l’une des grandes figures du judaïsme contemporain. Maître kabbalistique, il prend fait et cause pour l’œuvre du Vaad Harabanim. Le mois dernier, afin de créer un fonds d’aide spécial, il s’est rendu dans les bureaux de l’Association à Jérusalem. Le temps pour nous de l’interroger sur son attachement à la caisse de tsedaka. Interview d’un homme de Thora et de ‘hessed qui soutient le Vaad Harabanim à chaque occasion et qui a tenu à saluer l’œuvre de la communauté française.
R. Gerlitz : Rav Hillel, merci de faire honneur à la communauté française en nous accordant cette interview en cette veille de Pessa’h. Pouvez-vous nous parler de votre relation avec le Vaad Harabanim ?
Rav Hillel : Je visite souvent les locaux de l’Association et je suis témoin des grandes actions effectuées par le Vaad Harabanim. Elle permet à des centaines de familles d’être sauvées de la pauvreté. Elle secourt des veuves et des orphelins, et permet d’effectuer la meilleure tsedaka possible et cela d’après toutes les opinions. Il est primordial de l’aider dans toutes ses entreprises.
Rav Gerlitz : Vous soutenez depuis le début le Vaad Harabanim. Quelles sont vos motivations ?
Rav Hillel : Celui qui ne connait pas encore le Vaad Harabanim peut s’appuyer sur les Guedolé Hador qui lui apportent leur soutien inconditionnel. Au Temple, un Cohen voulant effectuer son service devait apporter une preuve de sa filiation à la tribu des prêtres. Pour ce faire, il lui suffisait de donner le nom de son père. « Ain bodkim min hamizbeah ve amaala » De la même manière, on peut se référer aux Grands Sages en ce qui concerne le Vaad Harabanim. Ils sont comme les pères de l’Association et en sont les garants.
Rav Gerlitz : Qui sont les bénéficiaires du grand élan de générosité suscité par le Vaad Harabanim ?
Rav Hillel : Il y a beaucoup de familles d’indigents et de bné Thora qui n’ont pas de quoi se nourrir. A l’approche de Pessa’h, il faut rappeler qu’il y a une grande mitsva de Kim’ha dePis’ha. Il est donc évident qu’il faut aider le Vaad Harabanim afin de distribuer le nécessaire aux familles pauvres. « Les besoins du peuple sont grands » comme le dit le roi David en expliquant la nécessité d’aider les hommes de sa génération au Sanhédrine, durant une période de pénurie.
R. Gerlitz : Pourquoi les Grands de la génération soutiennent-ils avec tant d’attention le Vaad Harabanim ?
Rav Hillel : Le Vaad Harabanim est dirigé par Rav Auerbach et de grands Rabbanim siègent au comité de l’Association. Chaque Rav, personnalité publique ou acteur social a un représentant de confiance au sein de son comité directeur. Par exemple, le Dayan Rav Naftali Nusbaum qui siège au Tribunal rabbinique d’Ahavath Chalom (Beth Din de Rav Hillel, ndlr) y participe régulièrement. D’autre part, les grands décisionnaires vérifient comment l’argent doit être distribué et l’octroi de chaque centime est validé par leur soin. Ils décident à qui donner, dans quelle proportion et pour combien de temps. En ce sens, donner au Vaad, Harabanim, c’est devenir le relais des Grands de la génération.
R. Gerlitz : C’est-à-dire ?
Rav Hillel : En participant à l’action des Rabbanim en faveur des nécessiteux, on répond à l’appel et on devient comme leur agent actif. Celui qui permet de récolter ces fonds aide les Guedolim. C’est un grand mérite.
R. Gerlitz : La tsedaka du Vaad Harabanim a-t-elle quelque chose de particulier ?
Rav Hillel : C’est certain : elle inclut toutes les sortes de tsekaka en aidant des nécessiteux de tous horizons, veuves, malades, victimes d’attentats et ce dans tout Israël. C’est exceptionnel car toutes les couches de la population sont aidées. Érudits ou traditionnalistes, tsadikim ou simples Juifs, tous reçoivent un soutien approprié. Heureux sont ceux qui prennent part à cette mitsva.
R. Gerlitz : De nombreuses personnes sont témoins de miracles après avoir donné au Vaad Harabanim. Des centaines de lettres sont reçues puis publiées dans le livre « Une promesse un espoir ». Comment expliquer ce phénomène ?
Rav Hillel : Il faudrait pour l’expliquer une conférence entière ! Il est écrit dans la Thora que « le monde est fondé sur le ‘hessed » « olam ‘hessed ibané ». Hachem a créé le monde pour faire du bien à Ses créatures. Or, il existe une mitsva qui nous enjoint de nous comporter comme Hachem : Il est miséricordieux et patient ? Comportons-nous de même. Il fait du ‘hessed ? Attelons-nous à faire le bien. Ainsi, quand on accomplit la mitsva de tsedaka et que l’on soutient des personnes qui en ont vraiment besoin, on se conduit comme le Créateur. Ressembler à D.ieu, c’est agir comme Lui. Donner de la tsedaka, c’est adopter le comportement divin.
R. Gerlitz : Cela nous confère des mérites particuliers ?
Rav Hillel : Parfaitement. Celui qui se conforme à la volonté divine est considéré comme l’un des piliers du monde et s’inscrit dès lors dans la dynamique du ‘hessed. C’est ainsi qu’il devient à son tour un réceptacle de la clémence divine, profitant de la Providence dans la vie quotidienne. Il déclenche le mécanisme des yechouoth. Heureux sont ceux qui prennent part à la grande mitsva de tsedaka par l’intermédiaire du Vaad Harabanim. Ils bénéficieront du mérite de la Thora étudiée par des érudits et cette étude les protègera. Ils seront également bénis des meilleures bénédictions spirituelles et matérielles. Que leur soit accordées toutes les demandes de leur cœur pour le bien ! Pessah’ cacher et samea’h à toute la communauté française !