24 h sur 24, les bénévoles du Vaad Harabanim sont sur le qui-vive au standard de l’Association. Formés en plusieurs équipes qui traitent des différentes demandes parvenant à la centrale téléphonique, ils répondent avec efficacité et disponibilité à tous les cas qui se présentent. Une matinée en leur compagnie nous a prouvé que l’écoute et l’action sont les clefs de la réussite. Et même si ne nous pouvons rendre compte de tous les appels, nous en avons choisi quelques uns, qui illustrent bien le souci premier de l’équipe : être au service du public, en permanence.
Les bénévoles qui passent aux commandes savent que la journée sera bien remplie. « Nous sommes formés pour répondre à toutes les questions qui se présentent à nous, explique Chmouel, responsable de la centrale téléphonique. Nous abordons au quotidien trois facettes de la tsedaka qui unissent notre action : le service des donateurs, l’aide à octroyer aux nécessiteux et les demandes de bénédictions. Nous sommes à l’écoute et prêts à intervenir grâce à un réseau bien organisé. L’informatique permet de garder en mémoire toutes les demandes de bénédictions, d’établir des listes et de les transmettre aux Rabbanim. Les bénévoles sur le terrain sont en charge des demandes d’aides aux nécessiteux et nous font parvenir les dossiers qui doivent être vérifiés durant les réunions. Quant aux dons, ils sont enregistrés et répertoriés. Si les demandes de bénédictions et les requêtes pour les indigents affluent à un rythme accéléré (environ 4 appels par minute), c’est parce que le public a conscience de l’œuvre exceptionnelle des Rabbanim, de leurs délégués et de tous les acteurs de l’entraide du Vaad. »
« Les cas de demandes nous touchent au plus profond de notre être, confie Chmouel. Mais nos émotions ne doivent pas l’emporter sur l’action et nous devons réagir avec rapidité et dévouement pour aider toutes ces familles en difficulté. »
Chmouel nous confie qu’il a souvent les larmes aux yeux en écoutant les récits des personnes en difficulté. « Ce sont des amis ou des proches qui nous contactent pour nous expliquer un cas difficile. L’appel de ce matin par exemple, était très chargé émotionnellement. Un père de quatre enfants devait faire face à la maladie mentale qui affectait son épouse. Les enfants, âgés de 8 à 2 ans, étaient souvent livrés à eux-mêmes, délaissés par leur maman et parfois même mal nourris. Le père, qui travaillait toute la journée, n’avait pas pris la mesure du problème. Mais lorsqu’il vit la partie immergée de l’iceberg, il s’aperçut que ses enfants étaient en échec scolaire et présentaient des troubles sérieux. Il réduisit ses heures de travail et fit face à de nouvelles dépenses. Dépassé par la situation, il s’est tourné vers sa sœur. C’est elle qui nous a appelés ce matin pour nous demander une bourse temporaire. Nous ne pouvons pas laisser cette famille seule dans la tourmente. »
Après avoir transmis un dossier à remplir, Chmouel a contacté des personnes susceptibles d’aider au quotidien les quatre enfants, pour un soutien scolaire et psychologique. « Notre organisation ne s’arrête pas à la remise de chèques, qui est bien sûr, fondamentale. Nous prenons également en charge les problèmes des familles dans leur ensemble », explique Chmouel.
Elle vient de recevoir le premier versement d’une bourse octroyée par le Vaad et tient à remercier toute l’équipe.
« Cet appel a été particulièrement émouvant. Tamar B. est divorcée et doit assumer toute une famille sans aucun soutien de son ex-mari qui a fui à l’étranger. Nous sommes tellement heureux de pouvoir la soutenir. »
Myriam F. a un pressentiment. Son fils, qui est représentant de commerce, part tous les jours sur les routes. Mais ce jour-là, elle pressent que quelque chose pourrait lui arriver. « Lorsqu’un de nos bénévoles a pris le téléphone, il a tout de suite senti que Myriam était sous pression. Elle a expliqué que son fils, Michaël, était parfois imprudent et qu’elle craignait pour ses jours par ce temps pluvieux. Nous avons immédiatement transmis son nom au minyan qui prie au Kotel. Il faut être réactif et à l’écoute pour comprendre les demandes de chacun. Surtout lorsqu’une vie est en jeu… »
Des cas difficiles sont traités chaque mois au Vaad Harabanim. Celui de Méïr est extrême. Pendant quelques mois, il doit, avec l’aide de son épouse, s’occuper à plein temps de leur fille, handicapée depuis l’âge de trois ans, suite à un incident durant une opération. « Son appel nous a beaucoup touchés et nous avons été heureux de lui annoncer que son dossier était à l’étude et avait de grandes chances d’être validé. »
L’infrastructure du Vaad Harabanim, comme un corps vivant, s’adapte aux besoins du moment. Que ce soit pour conseiller dans un cas d’accident du travail, d’intervenir auprès de la sécurité sociale, d’obtenir un prêt en faveur d’une famille nombreuse, ou de financer une hospitalisation urgente, les hommes et les femmes attachés au Vaad Harabanim forment un véritable réseau social. « Nous disposons d’une véritable chaîne de tsedaka, présente aux quatre coins du pays, explique Chmouel. C’est grâce à cette organisation que nous pouvons répondre avec le maximum d’efficacité et le minimum de délai aux différentes demandes. Aujourd’hui, comme le montre l’appel de ce matin, un homme doit subir dans les prochains jours une intervention aux États-Unis et nous devons mettre en place une cellule de crise. Demain, l’une de nos déléguées aura besoin d’installer de nouvelles boîtes de tsedaka dans sa ville. Chacun à ses besoins et nous tentons d’y répondre avec empathie. »
Le pressentiment de Myriam F. s’est révélé vrai. Son fils a frôlé de justesse l’accident de voiture. Myriam s’est empressée de rappeler le Vaad pour raconter le miracle, remercier les Rabbanim, et adresser un don de 180 euros, qui représente la valeur numérique de 10 fois le mot « ‘Haï », la vie. « Ce qui est exceptionnel, confie Chmouel, c’est le nombre d’appels et de lettres qui témoignent des prodiges liés à la tsedaka. Ces récits nous font chaud au cœur et nous encouragent ! Les témoignages affluent, pour les grandes ou les petites choses. C’est ça le miracle du Vaad ! »
« Je suis allé prier sur le kever de Rabbi Chimone, explique Avi. La veille, j’avais fait un don pour que la grossesse de mon épouse se déroule normalement. En entrant dans le site, j’aperçois un groupe d’hommes en prière. Ils m’impressionnent par leur ferveur. À la fin de la tefila, je comprends qu’il s’agit des envoyés du Vaad Harabanim. Curieux de nature, je n’ai pas pu résister et j’ai demandé à l’un d’entre eux si mon nom figurait sur la liste qu’il tenait en main. Effectivement, j’apparaissais en début de liste (mon nom commence par un aleph) ! Merci à tous ! »
De nombreuses demandes de tefiloth ont été recueillies tout au long de la matinée. Les listes sont dressées et transmises aux différents minyanim qui prient pour les donateurs. En parallèle, des réunions sont planifiées et des personnes orientées vers les bénévoles susceptibles de les aider. Des prières spéciales sont organisées et les directeurs du Vaad Harabanim contactés pour valider un fonds spécial. « La journée ne fait que commencer ! » s’enthousiasme Chmouel, un sourire franc aux lèvres.
Aider donne des ailes ? « C’est une véritable vocation. Quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer », répond-il du tac au tac, avant d’ajouter. « Le Vaad Harabanim offre l’opportunité unique de prouver notre attachement à nos frères. Certains donnent, certains reçoivent. Mais tous sont associés dans le but sublime de l’entraide. »
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