Une nuit si différente - Vaad harabanim : Vaad harabanim Une nuit si différente - Vaad harabanim

Une nuit si différente

8/3/5771 07.04.2011

Tous les enfants juifs connaissent le célèbre « Ma nichtana » entonné durant le seder de Pessa’h. Ce chant est comme le symbole de la fête de Pessa’h, qui a laissé en chacun d’entre nous un souvenir indélébile. La dernière question : « Pourquoi sommes-nous tous accoudés ? » et sa réponse « Parce que nous sommes cette nuit-là semblables à des rois » sont d’actualité, en cette veille de fête où tous nos frères ne profiteront pas forcément de conditions royales…

Les préparatifs ont été longs et laborieux : on a cherché le ‘hametz dans tous les recoins de la maison et nettoyé les armoires de fond en comble. L’heure du repos a sonné avec les sept jours de fête. Les achats sont faits, le réfrigérateur est plein à craquer, on a acheté de nouveaux vêtements et de nouvelles chaussures. Les enfants ont reçu des Hagadoth illustrées et de beaux jouets. Le seder approche. Ce soir, c’est le petit David qui chantera « Ma Nichtana ». Il connaît parfaitement la mélodie et les paroles. Son nouveau costume est magnifique. Habillé comme un prince, il posera les quatre questions traditionnelles. Pourquoi ce soir est-il si différent ? Nous sommes accoudés, parfois allongés en signe de liberté. Certains portent une djellaba, d’autres un kitel. Et pour tous, l’heure est solennelle, marquée par le sceau de la royauté. Dans tous les foyers juifs, un enfant entonne « Ma Nichtana ». Mais pour certains, ce chant a une autre saveur et évoque une autre question, implicite : « Pourquoi cette année ne pouvons-nous pas fêter Pessa’h dignement ? ».

Des mets en profusion

De nombreuses spécialités de Pessa’h ornent les tables des foyers juifs en cette soirée du seder. Les mets, en profusion, rappellent que l’abondance est l’apanage des rois. Nous sentons cette atmosphère particulière à mille petits détails, chers à toutes les traditions. Mais certains Juifs n’ont pas cette chance et le manque de tout se fait cruellement ressentir. Les enfants les plus jeunes ne peuvent percevoir la détresse de leur mère. Mais les plus grands en souffrent et les laisse dans le désarroi. Que peuvent-ils faire pour remonter le moral de leur chère maman ? Peuvent-ils de nouveau demander un crédit au magasin d’alimentation ? Doivent-ils pleurer ou espérer, doivent-il se plaindre ou prier ? Cette année, ils n’ont pas reçu de nouveaux vêtements. Leurs chaussures élimées leur font honte. Sur la table, il n’y a pas suffisamment de jus de raisin. Ils ne boiront pas les quatre coupes. Dans ces conditions, l’atmosphère de la fête est toute autre.

Chez la famille Cohen, l’ambiance de fête risque également d’être compromise. Margalith et Chalom travaillent et touchent le salaire minimum. Depuis plusieurs mois déjà, Margalith ressent de forts maux de dents. Mais ils ne sont pas constants et compte tenu de leur situation financière, elle préfère ne pas y faire trop attention. Lorsque la douleur est trop importante, elle prend des antalgiques jusqu’à la prochaine crise. Mais ces derniers temps, la situation s’est dégradée. Chalom a pris pour elle un rendez-vous chez le dentiste.

Celui-ci ne lui cache pas la vérité : il faut intervenir de toute urgence. Margalith doit urgemment s’occuper de sa santé. Le soin des caries et les différents implants s’élève à 50 000 chékels, non remboursables par la sécurité sociale. En effet, en Israël, la koupath ‘holim ne prend pas en charge les frais dentaires et les mutuelles sont hors de prix. Les Cohen sont sous le choc. Comment assumer de telles dépenses ?

Emmanuel et Brouria viennent de se marier. Or, le père d’Emmanuel a commencé à ressentir les troubles d’une grave maladie affectant généralement les personnes âgées alors qu’il n’a que 54 ans. Emmanuel est l’aîné et tient à s’occuper de son père. Sans vraiment réfléchir, il a pris en charge tous les frais entraînés par les soins de cette maladie, sans imaginer à combien ils s’élèveraient. Mais après plusieurs mois, il a dépensé des dizaines de milliers de chekalim. Il s’est rendu chez les meilleurs spécialistes, dont les honoraires ne sont pas remboursés. Les différents traitements ne le sont pas non plus. Emmanuel a tout donné pour son pauvre papa. Sa jeune épouse l’a soutenue dans cette épreuve mais aujourd’hui, les dettes se sont accumulées.

Reprendre les rênes

Mike vient des États-Unis où il a une petite affaire qui lui permet de vivre depuis un an. Il la pilote à distance, ce qui lui évite de chercher un nouveau travail en Israël, un pays qu’il ne connaît pas encore très bien. Il apprend l’hébreu mais ne maîtrise pas véritablement cette langue. Il n’a pas un grand train de vie, mais réussit chaque mois à nourrir sa famille honorablement. Avec la crise, son affaire a périclité. Du jour au lendemain, il se retrouve sans rien. Et la chance n’a pas fini de tourner : deux mois plus tard, il est victime d’un accident de voiture. Ne connaissant pas les procédures nécessaires pour être remboursé des frais médicaux, il doit les assumer intégralement. Désorienté, il ne sait pas comment gérer ses affaires. Et sa femme ne trouve pas de travail. Mike et Dina sont au désespoir. Un représentant du Vaad Harabanim se présente à eux pour les aider. Pour agir, il faut des fonds. En cette veille de Pessa’h, il faut leur assurer un minimum vital afin qu’ils soient capables de reprendre les rênes de leur vie.

Peut-on laisser ces Juifs sans assistance ? Peut-on leur fermer la porte, au moment où notre fils ou notre fille entonnera Ma Nichtana ? Pour que cette nuit soit différente des autres nuits. Pour notre seder, pour notre libération de la misère. Nous sommes ce soir-là comme des rois, pour que les autres le soient aussi. Pour les soutenir, cliquez ici.