Valoriser, c’est sauver ! - Vaad harabanim : Vaad harabanim Valoriser, c’est sauver ! - Vaad harabanim

Valoriser, c’est sauver !

8/1/5772 24.03.2012

La solidarité s’exprime par excellence dans la discrétion. C’est d’après ce principe que le Vaad Harabanim organise chaque année des ventes de vêtements salutaires pour de très nombreuses familles sans ressources. Car si l’homme a besoin de vêtements pour le corps, il doit également être vêtu de respect et de considération. Le point sur un projet ambitieux et hautement estimable.

 

Il est midi. Léa-Esther revient des magasins bredouille et déçue. Cette année, les prix ont sensiblement augmenté et l’étal du vendeur de vêtements ne présentait que des produits inaccessibles pour son petit budget. « J’ai l’habitude de faire mes courses dans certains magasins où les prix sont cassés. Mais cette année, je n’ai rien trouvé. Mes enfants n’ont plus rien à se mettre et c’est bientôt Pessa’h. Je sais qu’ils devront affronter le regard des autres et j’ai honte de leur donner des vieilleries rapiécées. » Léa-Esther regarde dans le vide avec une indescriptible tristesse. Cette année, elle devra se satisfaire des vêtements du gma’h. « Le plus difficile est d’expliquer aux enfants pourquoi ils ne sont pas comme les autres, pourquoi ils ne peuvent porter des vêtements neufs qui leur vont. Au gma’h, je ne trouve pas toujours les bonnes tailles, si bien que mon fils flotte dans un costume trop grand alors que ma fille est toute serrée dans une jupe trop petite. »

Quand Aharon, le fils aîné de Léa-Esther, s’est plaint des moqueries de certains camarades, elle n’a su quoi répondre. « Je n’avais pas de mot car j’ai ressenti une blessure au cœur. Je me suis sentie coupable de ne pouvoir offrir un vêtement décent à mon fils. Je n’ai rien voulu lui montrer car je sais que cela serait encore plus douloureux pour lui. »

Léa-Esther se contente de très peu depuis des années. Elle n’achète des vêtements qu’à Pessa’h et n’a vraiment pas des goûts de luxe. Mais son budget a fondu comme neige au soleil et les prix ont flambé. Malheureusement, son cas n’est pas isolé. De nombreuses familles traversent laborieusement la crise et en subissent le contrecoup particulièrement au moment des fêtes. Le sentiment d’exclusion est alors le plus pénible, au-delà-même du manque matériel à proprement parler. Car lorsque l’argent manque, la respectabilité est la dernière richesse. Lorsqu’on retire à l’homme ce sentiment, il peut sombrer dans la dépression, se sentant démuni de tout.

Au Vaad Harabanim, on a compris depuis longtemps que les personnes désargentées ont besoin de considération. Le regard de la société a parfois autant d’importance que le compte en banque. Offrir la possibilité d’assumer ses besoins à une famille dans la dignité et lui permettre de faire ses achats comme tout le monde est une priorité pour toute l’équipe de l’Association. « Nous avons remarqué sur le terrain que les familles dans la nécessité sont très sensibles sur la question de l’assistanat, explique Reouven, l’un des responsables des ventes de vêtements au Vaad Harabanim. Nous souhaitons ménager toutes les sensibilités et préserver la dignité avant tout. Pour ce faire, nous organisons tout au long de l’année des ventes qui ont pour objectif d’offrir à très bas prix des produits de qualité. La possibilité d’acheter valorise les personnes dans la tourmente financière. Et valoriser, c’est sauver. »

 

Tout est vraiment moins cher !

 

Partout dans le pays, durant deux jours un peu fous, d’immenses salles ouvriront leurs portes. L’objectif est de donner la possibilité à tous d’acquérir des vêtements de bonne qualité à des prix défiant toute concurrence. Grâce à cette initiative qui remporte chaque année un succès grandissant, le Vaad Harabanim a aidé et soutenu des milliers de personnes. « C’est un réel plaisir, après avoir longuement organisé les ventes, confie Réouven, de voir arriver tous les membres d’une famille. Ils ressortent avec le sourire et de grands sacs pleins de vêtements, de costumes, de manteaux. Il n’y a pas plus grande satisfaction ».

Tout est vraiment moins cher durant les ventes du Vaad. Cela demande une certaine organisation, des idées et une infrastructure adéquate. « Nous contactons des fournisseurs et négocions les prix en achetant beaucoup de marchandises. Il faut ensuite louer les salles, publier des annonces, briefer les bénévoles et former des vendeurs. La logistique est essentielle. Une fois le cahier des charges rempli, nous ouvrons grand les portes au public. Leur bonheur est notre salaire. »

À l’approche de Pessa’h, le Vaad Harabanim est allé encore plus loin en proposant des produits alimentaires onéreux à de très bas prix. « Les matsoth sont des produits de luxe incontournables explique Réouven. Personne ne peut s’en passer. C’est pourquoi nous avons tenu à élargir nos ventes à ce type de produits. »

Et quand l’on connaît les difficultés que doivent affronter de trop nombreuses familles à l’approche des fêtes, on s’émerveille devant l’initiative du Vaad dans le domaine de l’alimentaire. « Le jus de raisin est indispensable pour le seder ainsi que des produits comme l’huile (beaucoup plus onéreuse en période de Pessa’h) ou les dattes. Lorsque les mères de familles repartent avec des sacs pleins de victuailles, nous savons que notre mission a été accomplie ».

Donner une impression positive aux familles sans ressources est la priorité absolue. Pour combler les failles du système social, le Vaad Harabanim distribue également des bons d’achat. Ils permettent de remplir des caddies vides et réjouissent tous ceux qui n’ont pas l’habitude de faire des achats dans les supermarchés. L’important, c’est de rendre la dignité à des milliers de personnes. Cet impératif, c’est vous qui le rendez possible, en participant au défi lancé quotidiennement par les hommes et les femmes du Vaad.

 

Pour participer à ces magnifiques actes de ‘Hessed, cliquez ici.