Face à face avec un terroriste - Vaad harabanim : Vaad harabanim Face à face avec un terroriste - Vaad harabanim

Face à face avec un terroriste

Le dernier jour de ‘Hanouka, un attentat sanglant s’est produit à Kiriath Sefer. Et ce qui aurait pu devenir une tuerie barbare s’est transformé en une suite de miracles saisissants. M. Henflig, habitant de cette petite ville jusque là tranquille, père de trois enfants, a échappé à une mort certaine par le mérite de la tsedaka. Le don a un pouvoir sur la vie. Celui de la sauver. De nombreux témoignages parviennent au Vaad Harabanim et soulignent le caractère miraculeux de leur expérience. Cette histoire est particulièrement singulière. En voici le récit.

 

« Kiriath Sefer est une ville orthodoxe sans problème et sans police. Mais ce jour là, en quelques minutes, un désordre terrible a troublé la quiétude habituelle qui y règne. Des ambulances et des voitures de l’armée ont fait retentir leurs sirènes sur les lieux de l’attentat : un ouvrier arabe venait de fracasser la tête de son chef de chantier et a commencé à poignarder des passants. Mais cela, je ne le savais pas encore lorsque je suis descendu de chez moi…

Ce jour-là, je me suis levé tôt et allai prier. Il faisait très beau et une grande clarté régnait sur la ville. Je me suis souvenu que c’était le dernier jour de ‘Hanouka et que je n’avais pas encore fait mon don habituel au Vaad Harabanim.

Je devais accompagner les enfants à l’école mais je voulus repousser le moment de faire mon don. J’ai alors appelé le Vaad Harabanim et je fis une requête pour la réussite de mes enfants. Avant de raccrocher, je ne saurais expliquer pourquoi, j’ai ajouté que je souhaitais bénéficier de la protection divine. C’était sans doute le premier miracle de la journée ! Je ne pouvais imaginer à quel point j’aurais besoin de cette protection ce jour-là.

Vers 8h30, je suis allé attendre le transport scolaire avec les enfants. On entendait les bruits assourdissants des travaux effectués dans mon immeuble, juste au-dessus de chez moi.

Après que le minibus de l’école ait emmené mes deux grands, je restai dans la rue avec mon fils de trois ans, que je devais emmener plus tard au gan. Je voulais rentrer à la maison mais Il était têtu et voulait à tout prix rester en bas.

Tout à coup, j’entendis des cris dans l’immeuble. Je ne m’en étonnai pas car les ouvriers crient toujours durant leur travail. Sans que je le voie venir, l’un d’entre eux s’approcha de moi tout doucement et me planta un couteau dans la gorge. Bien que la plaie fût profonde, je ne sentis rien, tant la lame était aiguisée. A ce moment-là, je ne me rendis pas compte que je bénéficiai d’un miracle absolu : le couteau s’était arrêté à moins d’un millimètre de l’artère carotide. Un minuscule millimètre de plus et c’était la mort en quelques minutes.

Ensuite, un deuxième miracle se produisit. L’ouvrier saisit mon épaule. Je me retournai et me retrouvai face à lui. Je le reconnus immédiatement car je le croisais souvent dans la rue. Au début je ne compris pas ce qu’il voulait, mais en regardant ses yeux j’eus très peur. Ils étaient remplis de haine. « Que veux-tu ? » demandais-je sans me rendre compte que du sang inondait ma chemise. Et c’est là que je vis le grand couteau qu’il tenait à la main. Le terroriste rapprocha la lame de mon visage en essayant de le lacérer.

Jusqu’à cet instant précis, si l’on m’avait demandé : « Que ferais-tu si un terroriste t’agressait avec un couteau ? », j’aurais répondu : « Je fuirais ou je resterais paralysé par la peur. » Je n’aurais jamais pensé que j’aurais l’audace de me battre avec lui, ce que je fis pourtant, porté par une force étrange.

Je commençai à me battre avec lui. Moi, un avre’h, père de trois enfants, je me suis battu avec un ouvrier armé d’un couteau tranchant. Durant la lutte, il réussit à donner un coup de couteau sur mes lunettes et, jusqu’à aujourd’hui, elles portent encore la marque du choc.

Toute cette scène ne dura que quelques secondes. Je sentais que mes forces m’abandonnaient, que ma fin approchait : il n’y avait personne dans la rue, personne qui puisse appeler la police ou me secourir. Je me préparais donc à la mort en me séparant psychologiquement de mes proches. Je revis ma femme et mes enfants, mes parents et mes frères et sœurs. Et c’est alors que je me rappelai du don que j’avais fait le matin même. Je fermai les yeux et je demandai à Hachem de me sauver par le mérite de cette tsedaka. Comme dans un rêve, le miracle se produisit : le terroriste cessa la lutte et s’enfuit, sans aucune raison.

Après avoir repris mes esprits, je cherchai mon fils des yeux. Où était-il ? Avait-il été témoin de cette scène terrifiante et avait-il été choqué ? Pas le moins du monde. Il était tranquillement assis à deux mètres de moi, le dos tourné. Il se tourna dans ma direction et me demanda : « Papa, qu’est-ce qu’il voulait le monsieur ? » Il n’avait rien remarqué, tout occupé à regarder le paysage. J’éclatai en sanglot : que ce serait-il passé si jamais l’ouvrier avait voulu s’attaquer à lui ?

Il me demanda alors : « Pourquoi tout ce sang ? »

Une ambulance arriva à ce moment-là. Je me rendis compte du nombre de miracles dont j’avais été gratifié.

Je compris d’abord le caprice de mon fils : il avait voulu rester dans la rue, ce qui m’avait sauvé la vie. Sans cela, l’ouvrier m’aurait probablement tué dans la cage d’escalier.

D’autre part, le couteau tranchant n’avait pas endommagé la carotide. Aux dires des médecins, c’était un véritable miracle.

De nombreuses questions se bousculaient dans mon esprit : Pourquoi mon agresseur m’avait-il saisi par l’épaule et non poignardé dans le dos ? Comment avais-je eu les forces de me battre ? Pourquoi s’était-il soudainement arrêté et avait pris la fuite ? Pourquoi mon fils n’avait-il rien vu et avait ainsi été épargné de la vision de cette scène traumatisante ?

Je suis convaincu que c’est par le mérite des dizaines de milliers de personnes qui bénéficient des dons au Vaad Harabanim et des Sages qui prient pour les donateurs que j’ai été sauvé de ce terrible attentat.