M. et Mme C. ont six enfants et s’apprêtaient à fêter le seder. Un dur labeur avait précédé ce moment tant attendu. La maison resplendissait de propreté et plus aucune miette de pain ne se trouvait dans ce sanctuaire de Pessa’h. Les étagères de la cuisine étaient recouvertes et tout avait été scrupuleusement cachérisé. Tous les achats étaient faits. La fête allait être accueillie dans la joie et le plaisir du travail accompli. Comme chaque année, la veille de Pessa’h, M. C. avait adressé un don au Vaad Harabanim et avait offert un panier pour la fête.
Sur ces entrefaites, M. C. avait démonté le réfrigérateur et devait réinstaller la porte. Mais il ne parvint pas à accomplir cette opération délicate correctement, bien que la porte fût remise sur ses gonds et que rien n’en paraissait.
Durant yom tov, la porte sortit de ses gonds et tomba. Quelle ne fut pas la surprise de toute la famille en entendant un bruit sourd et violent dans la cuisine ! Chacun commenta l’incident et M. C. posa la porte en attendant la fin de la fête et la venue du réparateur.
Dès la fin de Yom tov, il appela un réparateur et lui expliqua l’urgence de la situation : comment faire sans réfrigérateur ? Le technicien vint immédiatement et constata, désolé, qu’il ne pourrait fournir les pièces nécessaires avant deux semaines. « Deux semaines ? » s’exclama M. C. Mais c’est impossible, nous ne pouvons pas rester sans frigo durant deux semaines ! »
« Je vous comprends » lui répondit le réparateur. Mais je ne peux rien y faire : c’est une marque d’importation et nous ne disposons pas des pièces nécessaires en stock. Il faut que je commande de nouveaux gonds et il y a deux semaines de délai. Je peux passer la commande à partir de demain ». M. C. était consterné. « D’ici demain, on verra ! » dit-il tristement.
Fallait-il commander un nouveau frigo ? Pour une si petite période, c’était engager des frais exagérés. Fallait-il emprunter un petit frigo d’appoint ? C’était impossible : on ne peut stocker tout ce dont a besoin une famille de huit personnes dans un petit réfrigérateur.
‘Hol hamoed. M. C. ne se laissa pas abattre par cette mauvaise nouvelle et proposa de partir en excursion pour se changer les idées. Sur le chemin vers le jardin botanique, il aperçut une camionnette estampillée de la marque de son frigidaire. « C’est une chance ! » dit-il à sa femme. Je vais demander au conducteur de cette camionnette s’il peut m’aider » poursuivit-il tout en se garant. Mme C. était dubitative. Il fallait vraiment un hasard ou une chance extraordinaire pour que cet homme puisse leur trouver une solution. Elle observait son époux de la vitre de la voiture et constata qu’il avait avec le conducteur de la camionnette une discussion animée.
Les doutes de Mme C. étaient infondés. Lorsque son mari revint, quelques minutes plus tard, un grand sourire aux lèvres, il expliqua triomphalement à sa femme : « Figure-toi que ce monsieur vient de récupérer un réfrigérateur du même modèle que le nôtre. Ce sont des personnes qui viennent de partir à l’étranger qui le lui ont laissé et il l’a récupéré pour les pièces détachées. Il est prêt à venir tout à l’heure pour réparer le nôtre. Et sais-tu à quel moment cette famille a appelé pour donner ce frigo ? Le même jour que celui où nous avons fait un don au Vaad Harabanim !!! D.ieu est grand » dit-il enthousiaste. « Que ce soit pour les petites ou les grandes choses, Hachem prépare la yechoua.