Voici une lettre parvenue au Vaad Harabanim qui portait en titre « Une promesse sans espoir ? », en référence à l’ouvrage publié par l’Association. Pourquoi cette paraphrase ? Découvrez le fin mot de l’histoire extraordinaire de Sara-Rina.
« J’ai trente et un an et j’habite à Jérusalem. Je vous écris pour vous raconter mon histoire sous le nom de Sara-Rina, qui est un faux nom, car je préfère garder l’anonymat. Je me suis mariée à 20 ans et mon mari et moi avons eu la chance d’avoir un petit garçon. Nous étions si heureux de « recevoir » ce magnifique cadeau du ciel ! Nous l’avons nommé Chaï, qui signifie « cadeau » en hébreu. Après plus d’un an, nous souhaitions avoir un deuxième enfant, mais il se faisait attendre. Nous ne savions pas que c’était le début d’une longue route parsemée d’embûches…
Par ailleurs, mes relations avec mon mari étaient tendues depuis le début du mariage. Nous possédons deux caractères très différents et nous avions beaucoup de mal à nous comprendre. Les malentendus étaient nombreux et cela provoquait des tensions et des tiraillements. Notre couple pouvait sembler harmonieux vu de l’extérieur. Mais en fait, le plus souvent, nous étions assez distants et vivions en commun sans vraiment partager les joies du mariage. Dès le début, nous songeâmes à divorcer mais l’arrivée subite de Chaï nous fit changer d’avis.
Lorsque notre fils eut trois ans, je commençai réellement à m’inquiéter de ne pas avoir d’heureux événement en perspective. J’étais assez tendue et les relations avec mon mari ne s’arrangeaient pas.
Après sept ans, nous décidâmes de commencer des traitements. La première fois, à l’hôpital, nous étions angoissés et ne savions pas s’il fallait espérer. Tant de personnes nous avaient raconté que la première tentative est rarement infructueuse ! Mais nous avons prié et avons décidé de faire un don à la tsedaka afin d’avoir le mérite de mettre au monde un nouvel être vivant, doué d’une nechama et prêt à servir le Tout-Puissant. Je priai avec ferveur afin que D.ieu « Fasse le mieux pour moi ». Je ne pouvais imaginer à quel point cette requête allait, en fin de compte, être entendue et réalisée par Hachem.
Le premier traitement ne donna rien. Notre déception était immense. Nous avons immédiatement recommencé les démarches nécessaires pour un second traitement. De nouveau, nous étions dans la détresse. Notre anxiété redoubla à l’approche des résultats. Nous avons prié et supplié de toutes nos forces et nous avons de nouveau envoyé de la tsedaka. Mais encore une fois, ce fût l’échec tant redouté. Pourtant, nous désirions réellement cet enfant. Tous les efforts déployés n’avaient-ils servi à rien ? Nous étions très amers. J’ai alors pensé, en mon for intérieur : « Hachem, j’ai prié et j’ai donné de la tsedaka, mais Tu ne m’as pas exaucée »… L’histoire allait totalement contredire cette pensée, mais pas comme je l’imaginais…
En effet, juste avant d’entreprendre le troisième traitement, le médecin me donna une information qui me conforta dans l’idée qu’il serait également inefficace. Et malheureusement, les faits confirmèrent cette intuition. Nous sommes, une fois de plus, rentrés « bredouilles » à la maison. J’ai beaucoup pleuré et mon mari n’arrivait pas à me consoler. C’était la fin de l’année et comme je suis enseignante, je devais faire préparer mes élèves aux examens du baccalauréat. Quand ce fut chose faite, les grandes vacances arrivèrent. Jusque-là, mon travail m’avait quelque peu préservée des idées noires que je nourrissais intérieurement. Je ressentais un sentiment d’échec très fort. Et avec les vacances et l’inactivité, ce sentiment ne faisait qu’augmenter. Mon mari m’a alors conseillé de consulter un psychologue car je commençais réellement à dépérir. Après plusieurs entretiens chez différents psychologues, je rencontrais enfin le médecin capable de m’aider. De séance en séance, je pris conscience que le problème ne venait pas du fait des traitements infructueux mais était causé par le manque d’entente avec mon époux. Nous entretenions une relation respectueuse mais distante et froide. Cela me minait. Grâce à la psychologue, je réalisais quelle était la racine du mal qui me rongeait. Cette dernière demanda à mon mari de prendre rendez-vous au cabinet. Il accepta, ce qui, en soi, constitue un miracle. Après plusieurs semaines, notre situation conjugale s’améliora sensiblement. Nous étions nettement plus attentionnés l’un envers l’autre.
Toutes les prières que j’avais adressées à D.ieu et dans lesquelles je mentionnais systématiquement la formule « Fais le mieux pour moi » s’étaient donc réalisées. Je compris qu’il avait fallu tout ce processus afin que je retrouve un vrai chalom bayith avec mon mari avant que nous ayons un deuxième enfant.
Et après quelques mois, tout bascula : je tombais enfin enceinte.
C’est ainsi que, d’un côté, D.ieu n’a pas répondu à mes requêtes car j’ai dû attendre huit ans avant d’avoir une petite fille. Mais d’un autre côté, Celui qui est le Bien absolu a préparé le terrain et a réalisé des prodiges afin que « le mieux » se réalise pour moi et ma famille. Toute la tsedaka et les prières ont donc agi. Et c’est pour cela que je vous adresse aujourd’hui mes remerciements et ma bénédiction, en espérant que mon histoire donnera de l’espoir à toutes celles qui prient pour un zera chel kayama. »
Une promesse sans espoir ? A vous de juger.